Connaître en écoutant (3)
Mais le Seigneur ne s’était pas privé de la rappeler de temps à autre, question de nous faire comprendre qu’à ses yeux nous restions vraiment ses enfants. Des enfants terribles, certes, mais ses enfants tout de même. Dieu reste notre Père, quoi qu’il arrive, quels que soient nos égarements. Et chaque fois que nous revenons à lui, le cœur contrit et rempli d’humilité (cf. Psaume 50, 19), il nous le prouve. C’est l’enseignement que nous tirons de la parabole du fils prodigue (cf. Luc 15, 11-32). « Le père de l'enfant prodigue est fidèle à sa paternité, fidèle à l'amour dont il comblait son fils depuis toujours. Cette fidélité ne s'exprime pas seulement dans la parabole par la promptitude de l'accueil, lorsque le fils revient à la maison après avoir dilapidé son héritage; elle s'exprime surtout bien davantage par cette joie, par cette fête si généreuse à l'égard du prodigue après son retour » (Jean-Paul II, lette encyclique
Dives in misericordia, 30 novembre 1980, n° 8).
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Dieu s’est toujours présenté comme étant fidèle à ses promesses. Mais ici, nous avons davantage, parce que c’est la miséricorde et la mansuétude de notre Dieu qui s’étalent au grand jour, et parce que quelque chose de très profond est mis en évidence : « Les causes de cette émotion doivent être recherchées plus profondément: le père est conscient qu'un bien fondamental a été sauvé, l'humanité de son fils. Bien que celui-ci ait dilapidé son héritage, son humanité est cependant sauve. Plus encore, elle a été comme retrouvée » (Ibid.). Voilà ce qu’il y a de plus étonnant et de plus émouvant dans l’attitude de Dieu à notre égard, et de plus inattendu aussi, dans une perspective humaine.
Par là, le Seigneur nous répète ce qu’il affirmait déjà par la bouche du prophète : « Le Seigneur m’a dit : « Tu es mon Fils ; moi-même, aujourd’hui, je t’ai engendré » (Psaume 2, 7). Et, en t’envoyant mon propre Fils, je t’ai réengendré, je t’ai réintroduit, réadmis dans ma propre vie. Et en te pardonnant tes péchés, je t’engendre de nouveau à la vie de la grâce, qui n’est autre que la lymphe vivifiante qui circule inlassablement de moi à mon Fils et vice-versa sous l’action de notre Esprit commun.
Je t’ai tiré des extrémités de la terre et je t’ai appelé des lointaines régions pour te dire : « Tu es mon serviteur, je t’ai élu et je ne t’ai pas dédaigné » (Isaïe 41, 9).
Nous avons donc toutes les raisons du monde pour vouloir connaître ce Dieu qui nous donne tout et qui nous aime tellement. Or, Dieu est saint, par excellence, en lui-même. Il est la Sainteté. Le connaître réellement, c’est donc nous efforcer d’être saints à notre tour pour lui rendre gloire et pour que les autres le glorifient à travers nous. « Que votre lumière brille aux yeux des hommes, pour qu’ils voient vos bonnes œuvres et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux » (Matthieu 6, 16).
(à suivre…)
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