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mardi 19 février 2008

Le sacrifice (1)

Le sacrifice (1)

Puisque nous sommes en carême, il est utile de réfléchir au sens du sacrifice.
Le monde connaît deux catégories de gens : ceux qui refusent tout sacrifice, qui vivent égoïstement repliés sur eux-mêmes, qui, à la limite, laisseraient quelqu'un mourir sous leurs yeux plutôt que de le secourir, et ceux qui voient des sacrifices partout, qui prennent des airs de victime et se plaignent continuellement que la vie est dure, qu'ils ne peuvent pas faire ce dont ils ont envie. Les gens de l'une et l'autre espèces sont malheureux.
Il existe une troisième voie, (lire la suite) celle du chrétien pour qui la souffrance est un moyen de s'unir au Christ et de prolonger son action rédemptrice en étant co-rédempteur avec lui. « Sacrifice ! Sacrifice ! — Il est vrai que suivre Jésus-Christ (et c’est lui-même qui l’a dit) veut dire porter sa Croix. Mais je n’aime pas entendre les âmes qui se sont éprises de Notre Seigneur parler à ce point de croix et de renoncements : lorsqu’il y a l’Amour, le sacrifice est joyeux, même s’il en coûte, et la croix, c’est la Sainte Croix » (saint Josémaria, Sillon, n° 289). Celui qui agit par amour n'a pas l'impression de faire des choses extraordinaires. Surtout, il ne se sent pas victime de quoi que ce soit, car l'unique Victime est Jésus-Christ, qui a été envoyé par le Père « comme victime de propitiation pour nos péchés » (1 Jean 4, 10). On est victime malgré soi. Le langage s'exprime en disant que l'on est victime de quelqu'un ou de quelque chose. Mais celui qui aime agit de propos délibéré, avec bienveillance et désintéressement, ce qui est la caractéristique de l'amour dit d'agapè (expliqué par le pape Benoît XVI dans son encyclique Dieu est Amour). Il n'attend pas de recevoir quelque chose : il donne tout, il se donne lui-même. Et le coût de ce don, il l'accepte pleinement, bien volontiers.
Tout comme en disant « oui » à Dieu, en faisant pleinement don de sa personne, Marie accepte par avance avec joie tout ce que ce « oui » comportera dans sa vie, sans le connaître d'avance. Le « oui » de l'Annonciation englobe le « oui » de la fuite en Égypte en pleine nuit, le « oui » de la vie cachée et ordinaire à Nazareth, celui de la Passion et du don de son Fils pour le salut des hommes, et le « oui » à l'échange, à la substitution que Jésus père entre lui et Jean, lui et les hommes, lui le Saint et le Sauveur et les gommes pécheurs et ses bourreaux, le « oui » encore de la Pentecôte et de la vie de l'Église naissante...

(à suivre...)

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