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vendredi 29 février 2008

Le sens de la douleur (2)

Le sens de la douleur (2)

Se proposer d'aimer la Croix est une chose, y arriver en est une autre. Car le moindre bobo nous inquiète, et la maladie nous pèse rapidement quand elle ne génère pas l'anxiété et l'apitoiement sur son sort. Et la dépression guette. Ou la rupture avec l'environnement.
En revanche, la petite mortification de nos goûts nous attache à la Croix du Christ par des liens d'amour. Elle se fond dans la souffrance du Christ qu'elle cherche à alléger. Tout comme une mère ne ressent pas la fatigue (lire la suite) tandis qu'elle s'emploie à soigner son enfant malade, à veiller auprès de lui nuit et jour, à tâcher de le distraire pour qu'il souffre moins. Un sourire, même difficilement ébauché, est sa récompense.
Saint Josémaria nous invite à ouvrir nos mains aux clous qui ont attaché le Christ au bois de la Croix. De les ouvrir pour que nous sachions nous laisser clouer par amour sur cette même Croix - la Croix de notre salut - à partir des petites contrariétés quotidiennes, des déceptions que la vie et le comportement de nos semblables nous apportent, des souffrances, parfois dues à nos imprudences et à nos péchés, des privations offertes pour tant d'intentions pour lesquelles nous n'avons d'autres moyens d'action que la prière et la mortification.
Cloués avec le Christ sur la Croix, nous pouvons contempler avec lui l'humanité qui a besoin de rachat. « Le monde est crucifié pour moi, et moi pour le monde », dit saint Paul (Galates 6, 14). « Je suis plein de joie dans mes souffrances pour vous, et ce qui manque aux souffrances du Christ en ma propre chair, je l'achève pour son corps, qui est l'Église » (Colossiens 1, 24). Comme l'enseigne saint Augustin, Jésus « a souffert une seule fois en tant que Tête, et il souffre maintenant dans ses membres, c'est-à-dire en nous-mêmes » (Enarrationes in Psalmos 61, 4). Saint Paul, nous le voyons, avait bien compris le sens de la souffrance chrétienne, source de joie féconde. C'est un exemple qu'il nous convient de suivre.
(fin)

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