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dimanche 24 février 2008

Savoir pardonner (2)


Savoir pardonner (2)


La parabole du fils prodigue ne nous dit pas quelle fut la réaction finale du frère aîné. Nous pouvons supposer qu'il comprit son erreur et finit pas accéder à la demande de son père, peut-être en maugréant au début, puis en finissant par se réjouir sincèrement, car c'est un homme qui possédait d'indéniables qualités. Nous ne le condamnons certainement pas. Ce serait tomber dans le même travers que lui. Mais - c'est la leçon à en tirer - il est bon de nous méfier (lire la suite) de nos réactions, pour éviter de condamner qui que ce soit. Pensons que les gens peuvent se ressaisir, rectifier au cours de leur vie. Disons-nous qu'ils n'ont peut-être pas reçu toutes les grâces dont Dieu nous a gratifiés. Et reconnaissons que nous ne valons guère mieux qu'eux... « C’est vrai qu’il fut pécheur. — Mais ne porte pas sur lui ce jugement irrévocable. — Aie un cœur miséricordieux, et n’oublie pas qu’il peut encore devenir un saint Augustin, alors que tu n’es qu’un médiocre » (saint Josémaria, Chemin, n° 675). Un Augustin qui, de grand pécheur devint un grand saint. Ou un Paul qui, de persécuteur des chrétiens devint un ardent propagateur de la foi, une colonne de l'Église. Dieu intervient dans chaque âme comme il l'entend. Il n'est pas nécessaire que ce soit aussi spectaculaire et soudain que pour saint Paul, mais il agit. Et si l'homme répond, sa vie peut en être transformée. Pensons, de nos jours, à quelqu'un comme le professeur Nathanson qui, de militant actif de l'avortement est devenu un défenseur passionné de la vie.
Beaucoup d'humilité n'est pas indispensable pour dresser ce constat de notre médiocrité. D'autres, à notre place, seraient sans doute plus saints... Pardonnons aux autres et Dieu nous pardonnera « nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensé » (« Notre Père »). « Ne jugez pas afin de ne pas être mis en jugement » (Matthieu 7, 1), ce qui veut dire que nous ne serons pas condamnés mais blanchis au jour de note mort, quand nous serons jugés sur notre vie. Apprenons à aimer et à pardonner comme notre Dieu qui aime et pardonne tant, si vite et toujours. S'il a compassion des pécheurs, comme des deux frères de la parabole, à combien plus forte raison aura-t-il compassion de ceux qui, tout en reconnaissants leurs limites et leurs faiblesse, et précisément dans la mesure où ils les reconnaissent, s'efforcent de rester fidèles et d'aimer, à l'aide de la grâce de Dieu. « Dieu notre Père, quand nous accourons à lui avec repentir, tire richesse de notre misère et force de notre faiblesse. Que ne nous préparera-t-il pas, si nous ne l’abandonnons pas, si nous le fréquentons chaque jour, si nous lui adressons des mots affectueux, confirmés par nos actes, si nous lui demandons tout, confiants en sa toute-puissance et en sa miséricorde ? Le seul fait que son fils soit retourné à lui après l’avoir trahi suffit pour qu’il prépare une fête : que ne fera-t-il pas pour nous qui nous sommes efforcés de rester toujours avec lui ? » (saint Josémaria, Amis de Dieu, n° 309).
La très Sainte Vierge est Mère de miséricorde. Elle nous aidera à regarder toujours du côté de Dieu pour l'aimer et nous tourner vers lui pour en obtenir le pardon chaque fois que nous ne l'avons pas ou moins aimé.

(fin)

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