Amour de Dieu et du prochain (1)
« Les Pharisiens, ayant appris que Jésus avait réduit au silence les Sadducéens, se rassemblèrent. Et l'un d'eux, docteur de la loi, lui demanda pour l'embarrasser : « Maître, quel est le plus grand commandement de la Loi ? » Il lui dit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. C'est là le plus grand et le premier commandement. Un second lui est égal : Tu aimeras ton proche comme toi-même. En ces deux commandements tient toute la Loi, et les Prophètes » (Matthieu 22, 34-40). La question lui est posée pour l’embarrasser. Les pharisiens se sont réunis pour réfléchir au piège à lui tendre. Ils pensent avoir trouvé un cas particulièrement épineux et compromettant. Pourtant la réponse à la question posée va de soi pour n’importe quel Juif pratiquant, un tant soit peu au fait de la Loi. Peut-être s’attendaient-ils à ce que Jésus énonce une nouveauté, un enseignement non orthodoxe à leur goût. Mais il n’est pas venu abolir la Loi ou les prophètes, « mais les parfaire » (Matthieu 5, 17).
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Or, du mal Dieu peut tirer du bien. Jésus réunit deux commandements épars dans le Deutéronome et le Lévitique et montre qu’ils résument toute la Loi et les prophètes. Saint Marc met la question dans la bouche d’un scribe et apporte comme conclusion que Jésus, « voyant qu'il avait répondu judicieusement, lui dit : « Tu n'es pas loin du royaume de Dieu. » Et personne n'osait plus lui poser de questions » (Marc 12, 34). Selon saint Luc, il « lui dit : « Tu as bien répondu : fais cela et tu vivras » (Luc 10, 28).
Ce que Dieu attend de nous, c’est donc que nous essayions de vivre ces priorités, d’en faire notre nourriture quotidienne. Nous savons que nous avons en Jésus-Christ le modèle de l’Amour parfait, total, sans exclusive, inébranlable, infini, de Dieu comme du prochain. Ce n’est qu’en regardant le Fils unique de Dieu qui s’est incarné par amour pour nous, que nous apprendrons « à comprendre un petit peu ce qu’il y a dans ce cœur de Dieu qui s’anéantit, qui renonce à manifester son pouvoir et sa majesté, pour se présenter à nous sous la forme d’un esclave (cf. Philippiens 2, 6-7). En employant le langage de tous les jours, nous pourrions dire que Dieu dépasse les bornes, puisqu’il ne se limite pas à ce qui serait essentiel ou indispensable pour nous sauver ; il va plus loin. L’unique forme de conduite ou de mesure qui nous permet de comprendre tant soit peu cette manière d’agir de Dieu, c’est de nous rendre compte qu’elle manque de mesure, de concevoir à quel point elle naît d’une folie d’amour qui le pousse à prendre notre chair et à se charger du fardeau de nos pêchés.
(à suivre…)
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