Une parole de vie (1)
Dans son long discours apologétique devant le sanhédrin, le diacre Étienne, qui va devenir le protomartyr, le premier d’une interminable litanie de martyrs qui fleurissent siècle après siècle, rapporte que Moïse « fut un intermédiaire entre l’ange qui lui parlait sur le mont Sinaï et nos pères » et qu’il a reçu de lui, pour nous les donner, « des paroles pleines de vie » (Actes 7, 38). La Parole de Dieu ne peut que donner la vie et la vie éternelle : « Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie » (Jean 6, 63). Ce que Simon-Pierre reconnaît explicitement : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle » (Jean 6, 68), et toi seul les prononces.
Les apôtres, puis tous les baptisés de toutes les époques sous toutes les latitudes, sont dépositaires de cette Parole. Nous annonçons Jésus,
(lire la suite) le Fils de Dieu, venu parmi nous et ressuscité. Et nous proclamons que le « salut n’est en aucun autre, car il n’est sous le ciel, d’entre les noms qui se donnent chez les hommes, aucun autre qui doive nous sauver » (Actes 4, 12), car Jésus est « le chef de la vie » (Actes 3, 15). En effet, « en lui était la Vie, et la Vie était la lumière des hommes » (Jean 1, 4). Une Vie que le Seigneur tient de son Père : « De même, en effet, que le Père a la vie en lui, ainsi a-t-il donné au Fils d’avoir la vie en lui » (Jean 5, 26). C’est pourquoi il pourra proclamer : « Je suis la Voie, la Vérité et la Vie » (Jean 14, 6).
Nous possédons Jésus par la foi. Nous le possédons plus encore par le baptême. Nous le recevons de façon encore plus intime et étroite dans l’auguste sacrement de l’Eucharistie. Cette Parole devient pour nous source de vie éternelle. Elle se fait vivante en nous. Nous la recevons pour la transmettre. La vie chrétienne est indissociablement par nature appel à la sainteté et à l’apostolat (concile Vatican II, décret Apostolicam actuositatem, n° 2).
C’est la mission reçue par les apôtres qui nous échoit à nous aussi : « Allez donc ! De toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit » (Matthieu 28, 19). Lorsque certains des apôtres ont été incarcérés par le grand prêtre et par les Sadducéens, un ange de Dieu vient nuitamment leur ouvrir les portes de la prison et leur dit : « Allez et tenez-vous dans le Temple pour annoncer au peuple toutes ces paroles de vie » (Actes 5, 20), car « le juste vit de la foi » (Romains 1, 17). « Ayez foi en moi » (Jean 14, 1). Ajoutons foi dans le Maître qui affirme qu’il est allé nous « préparer une place » (Jean 14, 3) auprès de son Père et notre Père (cf. Jean 20, 17).
Le Seigneur veut nous prendre avec lui : « Je veux que là où je serai, ils y soient aussi avec moi, afin qu’ils puissent voir ma gloire, cette gloire dont tu m’as fait don, parce que tu m’as aimé avant la création du monde » (Jean 17, 23-24), cette gloire qu’un « fils unique tient de son Père, tout plein de grâce et de vérité » (Jean 1, 14). Il veut que nous partagions son existence, parce qu’il sait bien que c’est la source de notre vrai bonheur, d’une félicité garantie envers et contre tout.
(à suivre…)
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