Jésus n’est pas seul (3)
Réuni avec ses apôtres pour la dernière Cène, Jésus leur annonce que « voici venir l’heure – et elle est déjà venue – où vous vous disperserez, chacun pour son compte, et vous me laisserez tout seul [ce qui laisse entendre un « sauve qui peut » généralisé au moment de l’épreuve]. Cependant, je ne suis pas seul, car le Père est avec moi » (Jean 16, 32). C’est vrai du fait de l’union hypostatique, du fait que Dieu est un Dieu unique.
Quand ses apôtres l’auront effectivement abandonné, quelques instants plus tard, Jésus s’adresse à son Père, avec qui il garde le contact : « Père, si c’est possible, que cette coupe passe loin de moi ! Cependant, non comme je veux, moi, mais comme tu veux, toi » (Matthieu 26, 30). Et dans la détresse du Calvaire, alors que le Père semble s’être retiré et ne pas prêter attention à son Fils qui, pourtant, accomplit sa Volonté parfaite, le Christ continue de prier son Père.
(lire la suite) Il dit, avec le peu de force qui lui reste, « Eli, Eli, lama sabacthani, c’est-à-dire : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Matthieu 27, 46). Il prononce à haute voix ce premier verset du psaume 22, dont il poursuit la récitation en silence, psaume qui débouche sur un cri de victoire et l’assurance de la Rédemption.
C’est l’heure où le monde va être jugé : « Je suis venu en ce monde pour un jugement afin que ceux qui ne voient pas voient et que ceux qui voient deviennent aveugles » (Jean 9, 39). Car un jugement doit intervenir. Un jugement prononcé du haut de la Croix : « Qui n’est pas avec moi est contre moi, et qui n’amasse pas avec moi, dissipe » (Luc 11, 23). « Celui qui vous rejette, c’est moi qu’il rejette ; or celui qui me rejette rejette celui qui m’a envoyé » (Luc 10, 16). C’est un jugement définitif, qui s’exprime au cas par cas au moment de la mort de chaque homme, et qui sera récapitulé à la fin des temps. « Si moi je viens à juger, mon jugement à moi a valeur de vérité, parce que je ne suis pas seul : il y a moi et le Père qui m’a envoyé » (Jean 8, 16). Et de fait, « je juge d’après ce que j’entends ; et le jugement que je rends est juste, parce que je m’applique à faire non pas ma volonté à moi ; mais la volonté de celui qui m’a envoyé » (Jean 5, 30). Car « ma nourriture, c’est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé et de mener son œuvre à bonne fin » (Jean 4, 34), ce qui intervient au Calvaire.
Jésus n’est pas seul. Nous ne serons pas davantage seuls si nous nous appliquons de toutes nos pauvres forces à accomplir à notre tour en tout la Volonté de celui qui nous a créés un par un, avec Amour, et envoyés dans le monde pour que nous travaillions à « rassembler les enfants de Dieu dispersés » (Jean 11, 52).
(fin)
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