Dureté de cœur (5)
Il faut bien voir que, « par ton endurcissement et par l’impénitence de ton cœur, tu amasses pour toi la colère pour le Jour de la colère où se révélera le juste jugement de Dieu, qui rendra à chacun selon ses œuvres » (Romains 2, 5-6). Mieux vaut s’abstenir de juger indûment les autres et, plus grave encore, de les condamner parce qu’ils font un bien que nous sommes incapables de réaliser ou auquel nous n’avons pas pensé.
Quand un homme à la main desséchée se tient devant lui dans la synagogue – donc un jour de sabbat – le Seigneur demande aux Juifs pieux présents : « Est-il permis, le jour du sabbat, de faire du bien ou de faire du mal, de sauver un être ou de le faire mourir ? » (Marc 3, 4), ils auraient dû répondre unanimement : « De faire le bien. De sauver un homme. » Or, tous gardèrent le silence. Alors Jésus, « attristé par l’endurcissement de leur cœur » (Marc 3, 5), réalise quand même le miracle, parce que le bien de l’infirme passe avant son propre bien à lui et ce que les hommes peuvent en penser.
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Mais cette dureté de cœur n’est hélas pas l’apanage des seuls pharisiens auxquels Jésus se heurte constamment ou d’une partie du peuple qui les suit. Nous la retrouvons également chez des disciples du Christ. C’est le cas des deux disciples dits d’Emmaüs, auxquels le Seigneur dit, après les avoir écouté parler de leur tristesse et étaler leur découragement : « Ô gens sans intelligence, esprits lents à croire tout ce qu’ont annoncé les Prophètes ! » (Luc 24, 25).
Pire encore est l’incrédulité des apôtres, qui ont pourtant vécu près de trois ans dans la compagnie quotidienne du Maître, mais qui n’ont pas retenu en profondeur ses enseignements. Il se montre à eux au soir de sa Résurrection et « il leur reprocha leur incrédulité et leur entêtement, parce qu’ils n’avaient pas cru à ceux qui l’avaient vu après sa Résurrection d’entre les morts » (Marc 16, 15). Pareille attitude nous paraît, en effet, incompréhensible, mais nous disposons d’éléments d’appréciation qu’ils n’avaient pas. Et ne parlons pas de l’apôtre Thomas… Là, c’est le pompon.
Ce qui ressort de toutes ces situations variées, c’est que l’homme possède une grande capacité à se montrer dur envers les autres, à les juger hâtivement, à être insensible à leurs besoins et à leurs malheurs, et à se montrer ingrat envers Dieu. Demandons au Seigneur de ramollir notre cœur, de nous apprendre à aimer les autres et à saisir le sens des événements, pour y découvrir sa main amoureuse et l’orientation vers le salut qui s’y trouve toujours enfermée. Et donc, en définitive, pour nous adapter à la Volonté de Dieu, quelle qu’elle soit, et l’adopter volontiers.
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