Action de grâces (4)
Action de grâces (4)
« Seigneur, tu nous as créées pour toi, et comme notre cœur est inquiet tant qu’il ne repose pas en toi » (saint Augustin, Confessions 1, 1, 1). Et maintenant, alors que tu es venu à cette étable qu’est mon âme, en quête d’un toit, c’est moi qui me repose dans ta Bonté et ta Toute-Puissance. Tu es avec moi, et rien de ce qui est extérieur, rien du monde qui nous environne ne doit m’inquiéter. Car c’est avec toi, et toi avec moi, que je vais œuvrer. Je ne vais pas me contenter d’agir — ce qui reviendrait souvent à me battre contre des moulins à vent, comme don Quichotte, dans un activisme stérile — mais je vais agir avec toi, étant comme ton bras, pour accomplir des tâches humaines, certes, mais divinisées, (lire la suite) mais sublimées, replacées dans le cadre de la Rédemption. Ô valeur transformante de ta présence dans mon âme ! Ma vie acquiert une transcendance admirable et étend son action au monde entier, à toutes les générations.« Tu as donné à mes jours la longueur de quelques palmes, et ma vie est comme un rien devant toi » (Psaume 39, 6). Mais elle est loin d’être insignifiante, puisque tu n’hésites pas à venir la partager pour me transformer et me faire entrer dans ta propre Vie qui, elle, est Tout et est Éternelle. Oui, tu m’as créé pour toi. Tu as choisi les voies et les moyens. Mais tu es toujours au terme de mon chemin.
Oui, mon cœur repose en toi, où il trouve toute la quiétude dont il a besoin pour ne se laisser ni impressionner ni troubler par les mirages du milieu ambiant, dont le Malin sait user astucieusement pour essayer de m’arracher à ton emprise amoureuse. Je me livre entièrement à toi. Passe-moi des menottes de fer — je ne mérite pas qu’elles soient en or — pour que je te suives partout et que je te serve par toute ma vie, toi et avec toi la Trinité tout entière. Je ne me reconnais aucun droit, si ce n’est celui de t’aimer, et de t’aimer toujours plus, jusqu’à me perdre dans ton Amour. Jusqu’à m’y perdre corps et bien pour renaître à une vie nouvelle, « revêtu des habits d’allégresse » (Judith 10, 3), du « vêtement de noces » (Matthieu 22, 12) que le Seigneur veut que nous ayons endossé, après l’avoir tissé par nos efforts persévérants de chaque jour, par les recommencements incessants de notre lutte menée par amour de Dieu, ce Dieu qui se caractérise par le fait qu’il « aime l’homme » (Benoît XVI, enc. Dominus caritas est, n° 9).
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