La sainteté attire (3)
La sainteté attire (3)
Des âmes d'apôtre, oui. Il est bon d'en demander, avec foi et insistance. Mais nous devons commencer par en être une, nous-mêmes. Une âme enflammée d'amour pour les autres, soucieuse de co-racheter. Il s'agit d'être saint, en puisant cette sainteté à sa source : le Christ et son Sacrifice, qu'il nous a légué dans le rite sacramentel. « Si la sainte liturgie occupe la première place dans la vie de l'Église, elle a, pour ainsi dire, son cœur et son centre dans le mystère eucharistique ; car il est une fontaine de vie qui nous fortifie, de sorte que ne nous vivions plus pour nous, mais pour Dieu, et que nous soyons unis entre nous par un amour très profond. » (Paul VI, encyclique Mysterium fidei, 3 septembre 1965, n° 3). (lire la suite)La sainteté attire si elle est réelle, c'est-à-dire si elle provient de l'union à Dieu, et qu'elle n'est donc pas artificielle, ni un simple vernis. En étant unis à la Croix, ce qui est la même chose qu'unis à l'Eucharistie, nous ne vivons plus pour nous-mêmes. C'est là une grande chose. C'est particulièrement important. Si l'on ne vit pas pour soi, l'on ne passe pas son temps à parler de soi, à se plaindre, à chercher à briller. L'on comprend que cela attire les autres, parce qu'ils trouvent un espace pour respirer, pour être accueillis et compris, considérés et estimés. Ils peuvent se grandir en se nourrissant à la grâce qui s'écoule de notre cœur, comme elle jaillit du Cœur du Christ, parce que nous ne faisons plus qu'un avec lui.
Mais il faut pour cela être vraiment centré sur le Sacrifice de la messe, sur l'Eucharistie. Là, nous trouvons la joie la plus profonde, et nous n'avons plus besoin de rien d'autre. Comment le Christ ne pourrait-il pas nous suffire ? « Mardi de Pâques 1890. - Nous devons être dans la joie, car Notre-Seigneur est ressuscité, notre bien-aimé, notre fiancé, le divin époux de nos âmes est infiniment heureux, et son règne n'aura pas de fin ;... c'est là le fond, le vrai de notre joie... Quelque triste que je sois, quand je me mets au pied de l'autel, et que je dis à Notre-Seigneur Jésus : « Seigneur, vous êtes infiniment heureux, et rien ne vous manque », je ne puis faire autrement que d'ajouter : « Alors moi aussi, je suis heureux, et rien ne me manque ; votre bonheur me suffit » (René Bazin, Charles de Foucauld, explorateur du Maroc, ermite au Sahara, Paris, Nouvelle Cité, nouvelle édition, 2003, p. 136). Heureux même si l'on est triste. S'il le fallait, je serais « joyeusement triste », disait saint Josémaria : « Donne-moi, Jésus, une Croix sans cyrénéens ; je m'exprime mal : ta grâce, ton aide me sont indispensables, comme en toute chose ; sois Toi-même mon Simon de Cyrène. Avec Toi, mon Dieu, il n'est pas d'épreuve qui m'épouvante... — Mais si la Croix devait être le dégoût, la tristesse ? Eh bien, je te le dis, Seigneur : avec Toi je serai triste joyeusement » (Forge, n° 252).
(à suivre...)
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