La sensibilité de Jésus (3)
La sensibilité de Jésus (3)
L'évocation de la trahison de Judas ne laisse pas Jésus indifférent. Un combat se livre dans son être d'homme. Que de fois il a essayé de remettre Judas sur le droit chemin. En vain ! Et maintenant, alors que l'heure du prince des ténèbres approche (cf. Jean 14, 30), Jésus est profondément bouleversé et « il affirma expressément : « En vérité, en vérité, je vous le dis, un de vous me livrera » (Jean 14, 21). « Voici que la main de celui qui va me livrer est avec moi, sur la table. C'est que le Fils de l'homme s'en va, conformément à ce qui a été fixé ; mais malheur à l'homme par qui le Fils de l'homme est livré » (Luc 22, 21-22). « Il eût mieux valu pour cet homme-là qu'il ne fût pas né » (Marc 14, 21). C'est un mystère pour nous. (lire la suite) Il faut que l'Amour soit plus fort que le péché. Que la Croix en vaille la peine. « Il eût mieux valu pour cet homme-là qu'il ne fût pas né » (Marc 14, 21). Et pourtant si Judas existe, c'est parce que Dieu l'a voulu. Le Tout-Puissant n'a pas voulu sa trahison, certes. Il la connaissait. Il a voulu prendre le risque de la liberté de Judas, comme de la nôtre. Le Seigneur savait que Judas n'aurait pas l'humilité suffisante pour venir à résipiscence. Pourtant, il l'a créé... Jésus ne peut pas ne pas être travaillé intérieurement en pensant qu'un de ses préférés est sur le point de le livrer, et à tout ce qu'il va devoir souffrir. Son héroïsme n'est pas froid, calculateur. Jésus a un cœur, et ce cœur réagit, d'autant plus vivement que la sainteté de Jésus est grande, illimitée. « Maintenant mon âme est troublée; et que dirai-je ?... Père, délivrez-moi de cette heure... Mais c'est pour cela que je suis arrivé à cette heure. » « Père glorifiez votre nom » (Jean 12, 27-28). La perspective de tant de malheurs qui vont s'abattre sur lui le fait souffrir par avance, sans le faire plier, car c'est pour cela qu'il est venu dans le monde. Par opposition à l'heure des ténèbres, c'est son Heure, l'Heure à laquelle il pourra s'écrier Consummatum est ! Tout « est accompli » (Jean 19, 30), parce qu'il aura porté à son achèvement l'œuvre dont le Père l'a chargé.Devant l'imminence de sa Passion, Jésus est troublé. Des sentiments contraires s'affrontent en lui avec violence. Le Père permettra que Jésus fasse bientôt l'expérience de la « nuit des sens », comme de l'abandon dans lequel il se trouvera plongé : « Eli, Eli, lama sabacthani, c'est-à-dire : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? » (Matthieu 27, 46).
(à suivre...)
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