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lundi 19 avril 2010

L'effervescence apostolique (1)

L'effervescence apostolique (1)

« Jésus, voyant une foule autour de lui, ordonne de passer sur l'autre rive » (Matthieu 8, 18). Il donne cet ordre de temps à autre, tant pour permettre à ses apôtres de se reposer que pour assurer tranquillement leur formation. Ils ont mis pied à terre et, après avoir tiré la barque sur le rivage, ils se mettent en route. Or, « comme ils faisaient route » (Luc 9, 57), un scribe l'aborda et lui dit : « Maître, je te suivrai où que tu ailles » (Matthieu 8, 19). C'est étonnant de la part d'un scribe. Tout ce qu'il voit et entend l'a bouleversé, et d'un élan spontané, il se dit prêt à accompagner le Seigneur à jamais.
Jésus ne lui répond pas en acceptant sa proposition. Il ne se laisse pas gagner par l'enthousiasme de cet homme, car il connaît le cœur de l'homme. Il lui montre la condition à remplir pour être avec lui : « Les renards ont des tanières et les oiseaux du ciel des abris, mais le Fils de l'homme n'a pas où appuyer sa tête » (Luc 9, 58).
C'est ce qu'il demandera également, alors qu'il se rend pour la dernière fois à Jérusalem, au jeune homme riche qui désire savoir ce qu'il doit faire pour avoir la vie éternelle, et qui est dans doute disposé à s'attacher lui aussi au Christ. Il s'entend dire : « Il te manque encore une chose ; vends tout ce que tu as, distribues-en le produit aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel ; puis, viens et suis-moi » (Luc 18, 22).
Pour être apôtre, il faut être détaché. Détaché, pas uniquement de ses projets et idées, ni même des biens matériels, ce qui n'est pas une mince affaire, comme le montre le cas de ce jeune homme riche qui « s'en alla tout affligé, car il avait beaucoup de biens » (Marc 10, 22). Il faut être détaché de sa propre famille. Le scribe a-t-il compris le message ? Nous ne le savons pas. Mais aussitôt Jésus « dit à un autre : « Suis-moi ! » Celui-ci dit : « Seigneur, permets-moi d'abord d'aller enterrer mon père » (Luc 2, 59). La demande semble légitime, raisonnable. Pourtant Jésus, qui nous a donné le quatrième commandement du décalogue, est le même qui rétorque : « Laisse les morts enterrer leurs morts ; pour toi, va-t-en annoncer le royaume de Dieu » (Luc 9, 60).
L'effervescence apostolique est grande. Les apôtres y sont même peut-être pour quelque chose. Ils canalisent les énergies ; ils préparent les âmes, ils amènent les gens au Seigneur. Et voici qu'un « autre encore lui dit : « Je te suivrai, Seigneur ; mais permets-moi d'abord d'aller faire mes adieux à ceux de chez moi. » Et Jésus lui dit : « Quiconque, ayant mis la main à la charrue, regarde en arrière n'est pas fait pour le royaume de Dieu » (Luc 9, 61-62).

(à suivre...)

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