Foi, humilité et charité (1)
Foi, humilité et charité (1)
« Je vous en conjure par tout ce qu'il peut y avoir d'appel pressant dans le Christ, de persuasion dans l'Amour, de communion dans l'Esprit, de tendresse compatissante, mettez le comble à ma joie par l'accord de vos sentiments : ayez le même amour, une seule âme, un seul sentiment ; n'accordez rien à l'esprit de parti, rien à la vaine gloire, mais que chacun par l'humilité estime les autres supérieurs à soi ; ne recherchez pas chacun vos propres intérêts, mais plutôt que chacun songe à ceux des autres » (Philippiens 2, 1-4). Nous avons là un programme de vie, de comportement chrétien, qui va assez radicalement à rebrousse-poil de la tendance naturelle de l'homme. Nous sommes enclins à juger facilement les autres, (lire la suite) à nous estimer supérieurs ou alors, par fausse humilité, à gémir sur notre condition lamentable de der des der. Avoir « un seul sentiment » ne veut pas dire marcher comme un automate, à la baguette. Ce que saint Paul demande, c'est d'être unis dans l'essentiel, c'est-à-dire dans le domaine de la foi, des vérités de notre religion. Ce n'est pas de constituer des chapelles, des groupuscules qui cherchent leur avantage humain, mais d'être centrés sur l'essentiel, uniquement occupés à poursuivre la sainteté, faisant de la Volonté de Dieu notre nourriture quotidienne (cf. Jean 4, 34).L’union dans la foi aide à vivre la charité, à surmonter les petites difficultés que nous pouvons rencontrer dans les relations avec autrui. Il est logique qu'il y en ait. Mais elles constituent autant de points de lutte, pour améliorer notre caractère et nous adapter à celui des autres, afin de leur rendre la vie plus agréable. « Tu te heurtes au caractère de tel ou tel… — C’est inévitable : tu n’es pas un louis d’or, que tu puisses plaire à tout le monde.
Et puis, sans ces heurts avec ton prochain, comment émousserais-tu les pointes, les arêtes et les saillants — les imperfections, les défauts — de ton caractère ? Comment atteindrais-tu le fini, le poli, la ferme souplesse de la charité et de la perfection ?
Si ton caractère et le caractère de ceux qui t’entourent étaient douceâtres et mous comme des meringues, tu ne te sanctifierais pas » (saint Josémaria, Chemin, n° 20).
Les différences de tempérament, les divergences de points de vue ne doivent pas constituer un problème. Elles sont d'administration courante, des choses normales de la vie. Mais ce doit être aussi autant d'occasions d'une lutte positive pour progresser et pour vivre de mieux en mieux la charité. Sans ces différences, il serait plus difficile de nous sanctifier. Elles sont un point de départ pour maîtriser notre façon d'être, pour faire taire notre orgueil, ce qui, il faut le reconnaître, n'est pas une tâche aisée. C'est l'affaire de toute notre vie, à reprendre continuellement. Mais l'enjeu en vaut la chandelle. « Celui qui est humble, est utile aux autres et à lui-même » (saint Jean Chrysostome, In Actu homiliae 6).
(à suivre...)
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