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dimanche 31 juillet 2011

La pêche miraculeuse (10)

La pêche miraculeuse (10)

Alors Pierre lui dit : « Seigneur, tu sais tout, tu sais que je t’aime » (Jean 21, 17). Tu le sais fort bien. Je t’aime imparfaitement, certes, c’est pourquoi je n’ose pas prononcer l’agapaô, mais je t’aime quand même. « Seigneur, tu sais tout, tu sais que je t’aime, malgré mes misères ! Et j’ose ajouter : tu sais que je t’aime justement à cause de mes misères, car elles m’amènent à m’appuyer sur toi, toi qui es la force : quia Tu es, Deus, fortitudo mea (Psaume 42, 2). Et, à partir de là, nous recommençons » (saint Josémaria, Amis de Dieu, n° 17). Et je ne puis aimer personne d’autre comme je t’aime, car « nous croyons et nous savons que tu est le Fils de Dieu » (Jean 6, 29).
Quelle est belle cette prière de Pierre, qui est à la fois un cri du cœur, (lire la suite) un acte de la vertu de charité, et une manifestation de sa foi en la seigneurerie de Jésus.
Oui, indéniablement Jésus le sait, car il sonde les cœurs et les reins (Psaume 7, 10). Mais il veut nous entendre l’assurer de notre fidélité. Il attend des preuves tangibles de notre amour, tout en connaissant bien notre fragilité qu’il assume. Et précisément à cause d’elle, pour nous prémunir contre elle, nous disons : « Jésus, je redis et redis encore, comme une litanie aigre-douce, ces paroles de ton Céphas. Parce que je sais que je t'aime, mais je suis si peu sûr de moi que je n'ose pas te le dire clairement. Il y a tant de négations dans ma vie perverse ! « Tu scis, Domine ! » — Tu sais que je t'aime ! — Que mes œuvres, Jésus, ne contredisent jamais ces élans de mon cœur » (saint Josémaria, Forge, n° 176), et que, de ce fait, j’emploie, moi aussi, le verbe agapaô. « Insiste dans cette prière, qu'Il entendra à coup sûr » (Ibid.). Il l’entendra au sens de « il l’exaucera ».
« Si donc vous, tout méchants que vous êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Père qui est dans les cieux donnera-t-il ce qui est bon à ceux qui lui demandent » (Matthieu 7, 11). Et là, nous lui demandons quelque chose d’essentiellement bon. « Dieu m'aime... Et l'apôtre Jean écrit : « Aimons donc Dieu, puisque Dieu nous a aimés le premier. » — De plus, Jésus s'adresse à chacun d'entre nous, malgré nos misères si évidentes, pour nous demander, comme à Pierre, « Simon, fils de Jean, m'aimes-tu plus que ceux-ci ?... » — C'est alors qu'il faut répondre : « Seigneur, tu sais tout, tu sais que je t'aime ! » ajoutant humblement : « Fais que je t'aime davantage, augmente mon Amour » (saint Josémaria, Ibid., n° 497). Nous demandons ainsi l’essentiel, disais-je, c’est-à-dire ce qui correspond le plus profondément à ce qui constitue notre être. Nous sommes des créatures faites pour aimer, dotées d’un cœur qui connaît une énorme capacité de dilatation. Nous ne nous épanouissons réellement qu’en aimant Dieu et en nous laissant aimer par lui. Et nous ne l’aimerons jamais ni trop ni assez.

(à suivre…)

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