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dimanche 17 juillet 2011

Le silence de Jésus (3)


Le silence de Jésus (3)

Le Christ se tait face à ceux qui n’attendent rien de lui, ou dont il n’y a plus rien à attendre, car les jeux sont faits quant à eux. Ils ont pris leur parti et ne sont nullement disposés à en changer.
Jésus se tait. Mais voilà qu’il fait lui-même l’expérience du silence de Dieu, de son Père. De même que le silence de Jésus face à ses détracteurs et avec l’autorité politique nous parle et nous délivre un enseignement, le silence de son Père que Jésus expérimente sur la Croix est lui aussi éloquent : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Marc 15, 34). « Le silence de Dieu, l’expérience de l’éloignement du Tout-Puissant et du Père est l’étape décisive du parcours terrestre du Fils de Dieu, Parole incarnée » (Benoît XVI, exhortation apostolique Verbum Domini, n° 21). (lire la suite)
Malgré ce vide, cette absence apparente de réponse, ce délaissement au paroxysme de l’épreuve, Jésus s’en remet à son Père, « au moment du passage, à travers la mort, à la vie éternelle : « Père, entre tes mains, je remets mon esprit » (Luc 23, 46) » (Ibid.). Le Seigneur n’a pas été coupé de son Père. Cela est impossible. Mais, dans son humanité, il a fait l’expérience de son absence. Comme Dieu l’a fait comprendre à des saints, qui se plaignaient de cette absence, par exemple à sainte Catherine de Sienne : « J'étais à côté de toi, qui prenais plaisir à te voir combattre». Dieu le Père ne pouvait trouver bonheur plus grand par conséquent que de voir son Fils lutter contre les puissances du mal afin d’apporter au genre humain le salut promis et si longtemps espéré.
La communication de Dieu à l’homme n’est pas faite que de paroles. Elle s’exprime fondamentalement et définitivement dans le Verbe de Dieu. L’exemple de sa vie est donc en lui-même un message essentiel, au contenu le plus riche. L’expérience que Jésus a faite du silence de son Père « est comparable à la situation de l’homme qui, après avoir écouté et reconnu la Parole de Dieu, doit aussi se mesurer avec son silence » (Benoît XVI, Ibid.).
La vie ne consiste pas uniquement à parler. Pour une bonne part, et peut-être même pour l’essentiel, elle est écoute, dans le recueillement et l’attitude d’ouverture à l’inspiration de l’Esprit Saint. Elle consiste à vivre ensemble ; à se retrouver côte à côte ou face à face, comme l’on voudra. « Aujourd'hui je connais en partie, mais alors je connaîtrai comme je suis connu » (1 Corinthiens 13, 12). C’est déjà le cas ici-bas.

(à suivre…)

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