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vendredi 15 juillet 2011

Le silence de Jésus (1)

Le silence de Jésus (1)

Les quatre évangélistes sont d’accord pour rapporter que Jésus se taisait face à ses accusateurs, lors de sa Passion. Matthieu et Marc remarquent, pour leur part, qu’il a adopté cette attitude aussi bien devant le sanhédrin qu’en présence de Pilate. Lorsque de « nombreux témoins se fussent présentés » (Matthieu 26, 60), dont les « témoignages n’étaient pas concordants » (Marc 14, 57), le grand prêtre s’impatiente du mutisme de Jésus : « Tu ne réponds rien ! lui dit-il. Qu’est-ce que ces gens déposent contre toi ? » Mais Jésus gardait le silence » (Matthieu 26, 62-63). Tout n’était qu’un tissu de mensonges et sa propre vie lui importait peu. Plus exactement, il était résolu à mourir pour nous sauver. (lire la suite)
Mais alors le grand prêtre lui enjoint, sur un ton solennel : « Je t’adjure de par le Dieu vivant de nous dire si c’est toi qui est le Messie, le Fils de Dieu » (Matthieu 26, 63).
Curieuse question, puisqu’il n’est d’emblée pas disposé à accepter la réponse qu’il devine. « Jésus lui dit : « C’est toi-même qui l’a dit » (Matthieu 26, 64). Cette fois, il ne s’agit plus de sa propre personne, mais de la vérité. Et lui, qui est la Vérité (cf. Jean 14, 6), ne peut se taire, même si la proclamation de cette vérité-là doit lui coûter la vie : « Il a blasphémé ! Qu’avons-nous besoin encore de témoins ? Maintenant vous venez d’entendre le blasphème. Quel est votre sentiment ? Ils répondirent : « Il mérite la mort » (Matthieu 26, 65-66).
Conduit chez Pilate, car seul l’occupant romain peut prononcer une sentence de mort, Jésus laisse ses accusateurs se déchaîner à nouveau. « Il ne répondit rien aux accusations portées contre lui par les grands prêtres et les Anciens. Alors Pilate lui dit : « Tu n’entends pas tout ce dont ils te chargent ? » Mais il ne lui répondit sur aucun point » (Matthieu 27, 12-14). Il a mieux à faire : il ne cesse de prier. « Si bien que le gouverneur était grandement étonné » (Matthieu 27, 14).
« Alors Pilate lui dit : « Tu refuses de me parler ? Tu ne sais pas que j’ai le pouvoir de te libérer et que j’ai le pouvoir de te faire crucifier ? » Jésus répondit : « Tu n’aurais sur moi aucun pouvoir, s’il ne t’avait été donné d’en haut. Aussi le péché de celui qui m’a livré à toi n’en est-il que plus grand » (Jean 19, 10-11).
Pilate n’en fut pas renforcé dans sa conviction de l’innocence de Jésus. Il lui demanda : « Qu’est-ce que la vérité ? » (Jean 18, 38), sans comprendre qu’il avait précisément affaire à la Vérité personnifiée et que ce que lui disait ce Jésus de Nazareth était la vérité pure et simple, non un coquetèle invraisemblable de reproches haineux.

(à suivre…)

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