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dimanche 24 juillet 2011

La pêche miraculeuse (3)

La pêche miraculeuse (3)

Le Maître est là, à les attendre, « mais les disciples ignoraient que ce fût Jésus » (Jean 21, 4). Ils ne le reconnaissent pas de prime abord, pas plus qu’au soir de sa Résurrection, lorsqu’il s’était présenté à eux au Cénacle (cf. Luc 24n 36-49), pas plus que Marie-Madeleine très tôt ce jour-là (cf. Jean 20, 15), ou que les désormais célèbres disciples d’Emmaüs (cf. Luc 24, 16)…
Dès qu’ils sont à portée de voix, il s’adresse à eux : « Jésus leur dit : « Les enfants ! Avez-vous du poisson ? » (Jean 21, 5). Il emploie un ton familier avec eux, qui aurait déjà dû leur mettre la puce à l’oreille… Il sait ce qui s’est passé. Mais il faut amorcer le dialogue. (lire la suite) C’est pourquoi il pose cette question, somme toute logique. « Non, répondirent-ils » (Jean 21, 5). C’est la triste vérité. Elle est un peu humiliante, sans doute, mais il en est bien ainsi. Ils ont trimé. Et les filets sont remontés inexorablement vides à chaque fois, suscitant déception sur déception, et lassitude.
Alors Jésus leur dit : « Jetez les filets du côté droit de la barque, et vous en trouverez » (Jean 21, 6). Qu’en sait cet homme ? Curieusement, ces pêcheurs aguerris qui connaissant le lac comme leur poche ne se posent pas de question. ils ne semblent pas se demander qui est ce personnage qui leur donne cette instruction étonnante. Oui, qu’en sait-il ? Nous, nous n’avons rien pris de toute la nuit. Des poissons, si jamais il y en a, ce n’est pas à cette heure du jour que nous allons en prendre… Et puis, pourquoi à droite de la barque ? A quoi cela rime-t-il ?
Tel est le raisonnement humain qu’il serait logique qu’ils se fissent. Eh bien ! non. Contrairement à toute attente, ils obéissent. Bien leur en prend. « Ils le jetèrent donc, mais ils ne pouvaient plus le ramener, tant il y avait de poissons » (Jean 21, 6). Telle est la magnificence de Dieu. Quitte à faire un miracle, autant qu’il soit de première grandeur. Dieu donne avec largesse. « Je suis venu pour qu’ils aient la vie, et qu’ils l’aient surabondante » (Jean 10, 10). Et même pour des biens matériels il se montre d’une incroyable générosité.
Tel est le changement radical qui s’opère quand l’on agit en suivant la volonté de Dieu et non pas notre propre volonté, nos plans, même parfaitement huilés. « Tu t'obstines à avancer tout seul, en faisant ta propre volonté, guidé exclusivement par ton propre jugement... et, tu le vois, le fruit de tout cela s'appelle le manque de fécondité. Mon enfant, si tu ne soumets pas ton jugement, si tu es orgueilleux, si tu te consacres à « ton » apostolat, tu pourras travailler toute la nuit — et toute ta vie sera une nuit ! Et à la fin tu te réveilleras avec tes filets vides » (saint Josémaria, Forge, n° 574).

(à suivre…)

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