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samedi 23 juillet 2011

La pêche miraculeuse (2)

La pêche miraculeuse (2)

L’apostolat, pour un chrétien, est donc quelque chose de très naturel, qu’il réalise au jour le jour, au gré des rencontres et du compagnonnage.
La vocation à la sainteté et à l’apostolat ne distrait pas de la vocation professionnelle. Elle conduit au contraire à la vivre plus intensément, avec un plus grand sens des responsabilités, en se sentant envoyé par Dieu auprès des hommes à partir des différentes circonstances de notre vie.
« Ils partirent donc et montèrent en barque. Mais ils ne prirent rien cette nuit-là » (Jean 21, 3). Tout comme lors de la première pêche miraculeuse, rapportée par les synoptiques (cf. Luc 5, 1-11), au terme de laquelle (lire la suite) Jésus avait annoncé à Simon que désormais, ce serait des hommes qu’il pêcherait (cf. Luc 5, 10). Ils ont peiné, trimé, toute une nuit durant. Les fruits ne viennent pas instantanément. Ils doivent venir cependant. Le Seigneur a dit : « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, mais c’est moi qui vous ai choisis et qui vous ai établis pour que vous alliez, que vous donniez du fruit et que ce fruit soit durable » (Jean 16, 15). Mais si Dieu n’y met pas sa marque, s’il n’intervient pas en communiquant sa grâce, l’on ne prend rien, cette nuit-là, ce jour-là, cet autre jour et cet autre encore, même dans une mer très poissonneuse. Mais le Seigneur est le premier intéressé à ce que ce fruit vienne. Il nous a choisis, « dès avant la création du monde » (Ephésiens 1, 4) pour que nous portions du fruit.
C’est le risque inhérent au métier. Ne rien prendre en toute une nuit d’efforts n’est nullement synonyme d’incompétence. Les apôtres sont des pêcheurs patentés. Mais c’est comme cela : parfois, ils ne prennent aucun poisson. Ils ne le savent que trop bien. Nous ne devons pas davantage nous décourager dans l’apostolat lorsque les fruits tardent à venir. Cela ne veut pas dire que nous avons mal fait notre tâche d’évangélisateur, que nous avons travaillé à la légère, sans grand sérieux. Cela signifie simplement que ce n’est pas le moment de récolter les fruits, qu’ils viendront plus tard, et peut-être de façon inattendue, surprenante, comme en ce jour qui commence à poindre, alors que les apôtres rament pour regagner le rivage.
Or, voilà, « comme déjà le matin venait, Jésus se trouva sur le rivage » (Jean 21, 4). Dans d’autres circonstances, il était dans la barque, avec ses apôtres, prêt à les secourir si jamais une tempête se levait brutalement sur le lac de Tibériade, qu’ils préféraient appeler la mer de Galilée, ou le lac de Génnésareth, pour ne pas citer l’empereur romain (cf. Luc 8, 22-25).

(à suivre…)

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