L’Amour de Dieu (3)
L’Amour de Dieu (3)
Nous devons imiter dans notre apostolat la façon de faire de notre Dieu : ne cherchons pas notre satisfaction personnelle mais à faire plaisir à l’autre, à lui apporter quelque chose, à l’enrichir. Nous savons que nous lui apportons les biens essentiels. Nous n’agissons pas pour nous, mais de façon gratuite, comme Dieu envers nous, de façon désintéressée, en étant prêts à tous les sacrifices nécessaires, comme Dieu aussi, qui nous envoie son propre Fils, lequel, « après avoir aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout » (Jean 13, 1). Il n’existe pas de limite aux efforts à consentir. Nous voyons que les racines de notre apostolat sont profondes, très profondes : l’amour de Dieu pour nous, sans condition, qui n’attend rien en retour, si ce n’est peut-être, très certainement, des déceptions… (lire la suite)Aimer Dieu implique aussi que nous prenions les moyens de la lutte ascétique et que nous cherchions de façon pratique comment montrer cet amour dans les faits. « Nous avons deux principaux exercices de notre amour envers Dieu, l’un effectif et l’autre affectif. Par celui-là, nous affectionnons Dieu et ce qu’il affectionne ; par celui-ci, nous servons Dieu et faisons ce qu’il nous ordonne » (saint François de Sales, Traité de l’Amour de Dieu, l. 6, chap. 1).
Que ce soit donc un amour pratique. « De tous les mouvements de l’âme, de ses sentiments et de ses affections, l’amour est le seul qui permette à la créature de répondre à son créateur, sinon d’égal à égal, du moins de semblable à semblable. Si par exemple Dieu est irrité contre moi, je ne répliquera pas par la même colère, mais par la crainte, le tremblement, l’imploration du pardon. S’il m’accuse, je ne l’accuserai pas à mon tour, je chercherai à me justifier. Et s’il me juge, je ne le jugerai pas, je l’adorerai. En me sauvant, il ne me demande pas de le sauver en retour, et celui qui nous libère tous n’a besoin d’être libéré par personne. S’il me parle en maître, j’ai à lui obéir, non à exiger de lui qu’il se fasse mon serviteur. Vous voyez bien vous-mêmes qu’il en va tout autrement de l’amour. Lorsque Dieu aime, il ne veut rien d’autre qu’être aimé, car il n’aime que pour qu’on l’aime, sachant que ceux qui l’aimeront accèderont par là-même à la béatitude » (saint Bernard, In Cantica, sermon 83, 4, trad. d’A. Béguin, Paris, Le Seuil, 1953, p. 849-850).
(fin)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire