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mardi 24 janvier 2012

L’humilité (3)


L’humilité (3)

« Il peut très bien arriver que ce sentiment si profond de votre misère soit parfois un acte d’humilité, une vertu véritable ; mais parfois aussi ce peut être une très grave tentation. (…) L’humilité, si grande qu’elle soit, n’inquiète pas, ne trouble pas, n’agite pas l’âme, mais elle est accompagnée de paix, de joie et de repos. (…) Elle ne trouble ni n’étreint l’âme d’aucune angoisse ; elle la dilate, au contraire, et la rend plus apte au service de Dieu. Il n’en est pas ainsi de l’autre peine. Elle trouble tout, elle agite tout ; elle bouleverse complètement l’âme ; elle est remplie d’amertume » (sainte Thérèse d’Avila, Le Chemin de la perfection 41).
Parce que danger existe bel et bien, nous avons besoin d’être transparents dans l’accompagnement spirituel, et de dire en toute sincérité ce que nous avons détecté dans notre âme, afin que l’on puisse nous aider à discerner le bon grain de l’ivraie, (lire la suite) ce qui est de Dieu et ce qui provient du démon. Appliquons-nous ce que disait saint Philippe Néri : « Mon Dieu, méfiez-vous de Philippe ; autrement il vous trahirait. »
Parfois, nous avons envie de tout régenter, nous ne nous sentons pas compris, nous voudrions tout mener à la baguette. Nous faisons nôtre sans le savoir la devise de l’ancienne maison d’Autriche : A.E.I.O.U., Austriæ est imperare orbi universo, « l’Autriche doit commander au monde entier ».
Pour grandir en humilité, demandons-le au Seigneur, avec insistance et confiance, comme un bien très précieux qui nous est absolument indispensable, parce qu’autrement, nous sommes perdus. Et rectifions chaque fois que notre orgueil se manifeste, c’est-à-dire très souvent. Mais une bonne façon d’apprendre à vivre cette vertu, c’est de faire le contraire de ce que faisaient les scribes et les pharisiens, comme le Seigneur le leur reprochait. Une bonne façon, dis-je, d’être humble, c’est de nous dépenser au service des autres : « Venez, les bénis de mon Père, prenez possession du royaume préparé pour vous depuis la création du monde. Car j’ai eu faim, et vous m’avez donné à manger ; j’ai eu soif, et vous m’avez donné à boire ; j’ai été sans foyer, et vous m’avez recueilli ; nu, et vous m’avez vêtu ; malade, et vous m’avez visité ; en prison, et vous êtes venus me voir » (Matthieu 25, 34-36).

(fin)

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