ce blog est bloqué à l'entrée en Chine depuis le mois de mai 2007

lundi 23 janvier 2012

L’humilité (2)


L’humilité (2)

C’est autre chose que le festin que Dieu nous destine : « Le Seigneur des armées fera pour tous les peuples, sur cette montagne, un festin de viandes grasses, un festin de vins de première cuvée, de viandes grasses et pleines de moelle, de fins bien dépouillés » (Isaïe 25, 6).
Les pharisiens se croyaient sans doute très vertueux. « Si tu comptes sur tes mérites, regarde tes péchés, écoute la sentence portée contre l’homme prévaricateur : « Tu es poussière et tu retourneras à la poussière » (Genèse 3, 19). Car (lire la suite) cette sentence a été suivie d’une menace : « Du jour où vous toucherez à ce fruit, vous mourrez. » En fait de mérite, tu n’as que celui de tes péchés ; et, à ce titre, que peut attendre autre chose que le châtiment ? Oublie donc tes mérites, pour n’avoir pas à trembler ; ou plutôt rappelle-toi tes mérites pour empêcher l’orgueil de faire obstacle à la miséricorde et que notre recommandation auprès de Dieu, frères, soit nos œuvres de miséricorde » (saint Augustin, Sermon 259, 3). Parce que nous sommes, sans nous en méfier, orgueilleux. L’orgueil est notre grand ennemi. Nous le sommes sans le savoir, car il ne semble pas que l’humilité soit une leçon que nous apprenions facilement et durablement. Il nous faut recommencer sans cesse à nous exercer à elle. Il nous faut rectifier. Prenons cette résolution, afin de nous débarrasser le plus possible de ce véritable fléau de la vie intérieure qu’est l’orgueil, de ce travers qui amène Dieu à se détourner de ses créatures, de ses propres enfants.
Nous devenons humbles, non pas tant lorsque nous nous le proposons, que lorsque les autres ou la vie nous humilient, c’est-à-dire non pas tant quand nous en choisissons les moyens que lorsque les circonstances se chargent de nous y amener. C’est l’humilité véritable, qui est évidemment plus dure que quand nous en avons pris l’initiative, mais qui a plus de prix et qui est plus efficace en même temps.
Il n’existe pas de progrès dans la vie spirituelle sans humilité. Et l’humilité, c’est nous connaître tels que nous sommes. Vaste programme, s’il en est ! Un programme pour toute la vie. C’est plus difficile que de réussir un examen ou de remporter un concours, qui n’arrive peut-être qu’une fois dans la vie. Pour l’humilité, c’est une épreuve de tous les instants, qu’il faut remporter sans cesse.
Notre point de vue tend à s’imposer comme l’unique solution, la vérité absolue. Bien souvent, notre orgueil est caché, et il faudra qu’on nous fasse voir nos erreurs, que l’on attire notre attention sur notre superbe. Tâchons d’être très délicats et exigeants dans notre examen de conscience, en demandant au Saint-Esprit ses lumières pour détecter tout ce qui, de près ou de loin, peut s’apparenter à de l’orgueil. Nous avons besoin de lui pour bien nous connaître, car « sans moi, vous ne pouvez rien faire » (Jean 15, 5). Et aussi du fait que tout dans la vie spirituelle peut être tordu par le diable.

(à suivre…)

Aucun commentaire: