La Pentecôte (7)
Certes, ils proclameront ce qu’ils ont vu et entendu, ce qu’ils ont touché de leurs mains (cf. 1 Jean 1, 1). Mais en outre, la venue du Saint-Esprit a formellement donné naissance à l’Eglise du Christ. L’Eglise qui est structurée à partir des sacrements. Et, dès le début, les apôtres et les premiers chrétiens sont assidus à la fraction du pain (cf. Actes 2, 46). L’adoration proprement dite du Saint-Sacrement n’a pas encore pris de consistance. Mais le Seigneur est rendu présent dans chaque célébration. Pour eux, qui ont vécu avec le Christ Seigneur, qui ont partagé son existence « depuis le baptême de Jean jusqu’au jour où il nous a été enlevé » (Actes 1, 22), il y a continuité. C’est le même Jésus qu’ils font descendre sur l’autel. Il n’est pas visible : « Ici se cache aussi son humanité » (hymne Adoro te). Mais c’est l’unique Seigneur et Sauveur. C’est lui qu’ils adorent dans l’Eucharistie. Celui qu’ils ont vu et entendu, et qu’ils continuent de voir et d’entendre, parce qu’il leur parle par la voix de l’Esprit Saint.
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« L’Esprit pénètre tout, même les profondeurs de Dieu », dit l’Apôtre (1 Corinthiens 2, 10). Ce qui est logique puisqu’il est Dieu. C’est lui qui nous permet d’avancer dans l’infini de Dieu, d’aller plus loin, avec audace, à la recherche de l’Amour de Dieu, d’aller nous en abreuver, dans la sainte Communion, et à sa source, qui est le Cœur transpercé du Seigneur en Croix.
Les obstacles en tout genre n’auront plus de prise sur eux, ne les feront pas fléchir, ne les impressionneront pas, parce qu’ils pourront compter avec la force d’en haut promise par le Seigneur, avec la force de l’Esprit. « Si l’on se confiait à l’Esprit Saint, si l’on était sûr qu’Il est logique, fidèle ; que, quand Il donne une inspiration pour le bien, Il donne en même temps la force pour la réaliser, et que, quand Il a commencé à lancer dans une certaine ligne, Il poursuivra son action, qu’heure par heure Il donnera ce qu’il faut ; alors on ne serait pas là toujours à se tâter pour savoir si cela va être trop difficile, si l’on pourra avancer, franchir l’obstacle ; on sera remis à l’action toute-puissante de l’Esprit Saint » (D.-J. Lallement, Dociles à l’Esprit qui scrute les profondeurs de Dieu, Paris, Téqui, 1996, p. 110). C’est mettre le doigt sur un vrai problème.
« La créature sans le Créateur disparaît », dit le concile Vatican II de façon lapidaire (constitution pastorale Gaudium et spes, n° 36). C’est pourquoi il est urgent d’apprendre le sens de l’adoration et de « redécouvrir la fécondité de l’adoration eucharistique (…), condition nécessaire pour donner beaucoup de fruit (cf. Jean 15, 5) et pour éviter que notre action apostolique se limite à un activisme stérile, mais qu’elle témoigne de l’amour de Dieu » (Benoît XVI, Discours à l’assemblée ecclésiale du diocèse de Rome, 15 juin 2010).
(à suivre…)
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