L’homme est bon (3)
Or, l’expérience prouve que le fait de se savoir aimé assure une meilleure qualité de vie et permet d’affronter l’existence dans des conditions plus favorables que dans la situation inverse. C’est ce que montrent les observations de René Spitz, rapportées par Josef Pieper dans son ouvrage, déjà mentionné, De l’amour (p. 68-69). René Spitz a observé des enfants nés en prison, où ils ont été élevés par leur mère incarcérée et, partant, dans un milieu qui ne semble guère porteur. Dans le même temps, il a observé des enfants élevés sans leur mère, dans des pouponnières ou des crèches aux États-Unis. L’établissement était parfaitement équipé, à l’hygiène irréprochable, et les puéricultrices étaient on ne peut mieux formées. Le résultat de ces observations est que les enfants nés en prison s’en sortaient mieux que ceux des crèches américaines, et de loin. Ils tombaient moins malades et leur taux de mortalité était inférieur. Leur prédisposition
(lire la suite) aux névroses était plus faible. La conclusion à en tirer est qu’il ne suffit pas de manger à sa faim, de ne pas avoir froid et d’avoir un toit, bref de satisfaire ses besoins vitaux. Il faut tenir compte d’un facteur humain qui joue un rôle essentiel.
Nous pouvons en tirer des conséquences pratiques quant à notre vie chrétienne, fondée sur une relation personnelle avec Dieu, qui se définit comme un Dieu d’Amour (1 Jean 4, 16) et qui « a aimé le monde au point de donner son Fils unique pour que tous ceux qui croient en lui ne périssent pas, mais aient la vie éternelle » (Jean 3, 16). Ceci explique que le baptisé conscient de cette paternité amoureuse de Dieu le Père, qui agit par le Fils et l’envoi de l’Esprit Saint, soit quelqu’un de joyeux. « La joie doit toujours être en contrepoint de notre chemin » (saint Josémaria, Quand le Christ passe, n° 177).
Et cette joie, nous la devons aussi à la très Sainte Vierge, « Cause de notre joie » (Litanies de Lorette). Car elle est vraiment notre Mère dans l’ordre surnaturel, et elle nous aime, elle aussi, d’un amour gratuit, qui n’est autre que l’Amour mis en Elle par Dieu afin qu’elle assume son rôle de médiatrice de toutes les grâces en notre faveur.
(fin)
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