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mercredi 2 mai 2012

Les dix vierges (5)


Les dix vierges (5)

« Celles [des dix jeunes filles] qui étaient avisées leur répondirent : « Il se pourrait qu’il n’y en ait pas suffisamment pour vous et pour nous. allez plutôt chez le marchand et achetez-en pour vous » (Matthieu 25, 9). C’est un peu une proposition de Gascon, car, à cette heure avancée de la nuit, il est peu probable qu’elles trouvent un commerçant disposé à se réveiller et à ouvrir sa boutique. Ou alors il faudrait qu’elles y mettent tant d’insistance qu’elles finissent peut-être par être entendues. Mais avec une perte de temps considérable et irrémédiable : le cortège se sera évanoui dans la nuit quand elles reviendront. (lire la suite)
Nous nous rappelons la parabole de l’« ami importun » qui, pour honorer un ami arrivé inopinément de voyage, va trouver son autre ami, le boulanger, au milieu de la nuit, alors que celui-ci est légitimement couché et ses enfants aussi. « S’il ne se lève pas pour les lui donner parce qu’il est son ami, il se lèvera du moins à cause de son insistance pour lui donner tout ce dont il a besoin » (Luc 11, 5-8).
Mais ici il y a une urgence. Les cinq femmes imprévoyantes donnent de la voix, battent des mains et tambourinent à la porte. Elles vont sans doute arriver à leur fin avec ce tintamarre qui incommode de surcroît tout le quartier. « Mais, comme elles allaient pour en acheter, l’époux arriva » (Matthieu 25, 10). Manque de chance, serions-nous tentés de dire. Mais en même temps une analyse sereine de la situation nous montre qu’il faut prendre Dieu au sérieux à toute heure du jour et de la nuit, et à toutes les époques de notre existence. Il existe tant de gens qui ignorent que Dieu est leur Père, que Jésus-Christ est mort pour eux sur la Croix et est resté présent dans l’Eucharistie, que l’Esprit Saint est chargé de les conduire vers Dieu ! Il se trouve tant de gens qui attendent peut-être Dieu, un Dieu qu’ils ignorent, mais avec la nonchalance de ces vierges, c’est-à-dire en ne prenant aucun soin de leur âme, ou en ne priant que si rarement, si petitement, que c’en est comme ridicule, presque blasphématoire. Et que le niveau de l’huile de leur lampe est extrêmement bas. Ce sont des âmes d’une extraordinaire fragilité. Elles rient, elles s’amusent, elles se font plaisir… Mais elles ne se soucient pas de faire ce qui plaît à Dieu (cf. Jean 8, 29).
Ces femmes sont qualifiées de moros, en grec, ce qui revient à dire « qui a perdu le sens » et qui a donc perdu son sens, son bon sens, désignant ainsi une certaine folie douce…

(à suivre…)

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