Ambroise Autpert et Marie
Ambroise Autpert est le plus grand mariologue d’Occident. Il voit le rôle décisif de Marie dans l’œuvre de la Rédemption. Il ne sépare jamais Marie du mystère de l’Église : Marie est le modèle de l’Église et notre modèle à tous. « La bienheureuse et pieuse Vierge [...] engendre quotidiennement de nouveaux peuples, à partir desquels se forme le Corps général du Médiateur. Il n’est donc pas surprenant que celle dans le sein duquel l’Église elle-même mérite d’être unie à son Chef, représente le type de l’Église. » Il relève la Maternité spirituelle que Marie exerce par sa prière. « À parler vrai, c’est avec un sentiment tout maternel qu’elle [prie] pour eux. Elle regarde comme ses fils ceux que la grâce unit au Christ. N’est-elle pas la mère des élus, elle qui a engendré leur frère ? Je m’explique : Si le Christ est le frère des croyants, pourquoi celle qui l’a engendré ne serait-elle pas leur mère ? » (
Sermo in Purif. § 7). Aupert insiste sur le rôle de l’Incarnation du Christ dans le sein de la bienheureuse Vierge Marie : le Christ « doit en nous, qui sommes son corps, naître, mourir et ressusciter quotidiennement » (
In Apoc. 3). Aupert n’attribue à la Vierge pour vertu que l’humilité, parce que c’est la seule dont parle l’Évangile (Luc 1, 38.48) : « Bienheureuse humilité, qui a renouvelé les cieux, purifié le monde, ouvert le paradis et fait sortir des limbes les âmes des saints ! Marie devient l’humilité personnifiée : « Oui, bienheureuse humilité, qui avez enfanté Dieu aux hommes, mis au monde la vie pour la donner aux mortels ! Ô bienheureuse et vraie humilité, porte du ciel, échelle du paradis ! Oui, Marie est devenue toute humilité, elle par qui le Seigneur a daigné naître. Elle est devenue la porte du ciel, l’échelle céleste par laquelle Dieu est descendu sur la terre » (
Sermo in Nativ). Puisque le Christ est le frère des croyants, Marie est « la Mère des fidèles » (Homélie pour la fête de la Purification).
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