Prière de saint Alphonse Rodriguez
Très souvent, je ne m'entretiens et ne converse qu'avec Jésus et la sainte Vierge, sa très sainte mère, les amours de mon âme. Je leur rends compte de ce qui me concerne, car je suis si nul, si grossier et si ignorant, que je ne suis absolument bon à rien. Je recours donc à eux, en leur racontant ce qui m'arrive, et je les prie de me venir en aide et de me protéger, afin que je fasse tout suivant leur bon plaisir et non pas autrement.
Mon cœur plein d'amour pour Dieu est extrêmement désireux de lui plaire ; et pour lui être agréable, je suis prêt à renoncer à tout en ce monde et à moi-même. Ayant égard à mes bons désirs, et voyant que je traite tout avec lui et avec la Sainte Vierge, que je ne veux que ce qu'ils veulent, et que, dans mon recours à eux, je me remets moi-même, mes intérêts et ceux du prochain entre leurs mains, Dieu fait que tout réussit et arrive selon leurs desseins. C'est avec un certain élan d'amour que je vais trouver Jésus et Marie et converser avec eux ; ils me répondent avec une douce suavité et me font connaître leur sainte volonté, en m'apprenant en même temps comment l'exécuter. Dans cette douce familiarité que j'ai avec Jésus et la sainte Vierge, je me comporte comme un enfant encore au sein. Celui-ci ne peut ni ne sait d'enorgueillir, parce qu'il est un enfant ; or, avec la grâce de Dieu, mon âme en vient dans ces entretiens, à cet état qu'elle ne saurait et ne pourrait s'enorgueillir plus qu'un petit enfant qui n'a pas encore été sevré.
Saint Alphonse Rodriguez, jésuite (1533-1617),
Mémoire, juin 1615
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