La Cananéenne et Jésus (1)
La Cananéenne et Jésus (1)
Quittant cet endroit, Jésus se retira dans la région de Tyr et de Sidon (Matthieu 15, 21). Pourquoi ? Il se rend à l'écart du théâtre habituel de son apostolat. Il pousse même une pointe à l'étranger. Peut-être veut-il, comme d'autres fois, que ses disciples se reposent loin des foules qui les pressaient de toute part (cf. Marc 6, 31). Le fait est que, étant entré dans une maison, il voulut que personne ne le sût (Marc 7, 24). Son intention est limpide. Mais quelque peu irréaliste. Même s'il a pris grand soin de s'éloigner carrément de la Palestine, d'en franchir la frontière, nulle part son passage ne passe inaperçu. Le Cœur miséricordieux de Jésus l'a ému de compassion (Luc 7, 13), (lire la suite) à la vue de toutes les misères qu'il rencontrait en chemin, et il n'a pu se retenir de multiplier les miracles, de s'intéresser aux gens, de leur témoigner tendresse et affection, d'avoir pour eux des paroles de réconfort. Personne hélas ne s'occupe d'eux. Les malades sont souvent relégués au banc de la société, jugés impurs, et, en plus, leur simple contact fait contracter une impureté légale. Mais quand il s'agit des âmes, qui donc s'en soucie ? Elles se sont dispersées faute de pasteur ; elles sont devenues la pâture de tous les fauves de la campagne, et elles se sont dispersées (Ézéchiel 34, 5).C'est comme cela que sa renommée l'a précédé. C'est d'ailleurs toujours le cas. Il a beau vouloir se cacher, rien n'y fait. Il aurait dû savoir que c'est peine perdue. Passer incognito est impossible pour quelqu'un comme lui. On est trop heureux de l'accueillir chez soi. Il pouvait se rappeler - l'événement est récent - ce qui s'était passé lorsqu'il avait appris la nouvelle de l'assassinat de Jean-Baptiste, sa « décollation ». À cette nouvelle, Jésus s'éloigna en barque vers un endroit solitaire, à l'écart. Mais les foules l'apprirent (Matthieu 14, 13). Et quand la barque, manœuvrée par les apôtres, fut proche du lieu élu, ils eurent la surprise de constater qu'une grande foule (Matthieu 14, 14) les attendait de pied ferme, formant une masse immobile, compacte, chargée d'une espérance ambitieuse. Il en eut compassion et il guérit tous les malades (Matthieu 14, 15). Ce genre de choses, ça se sait.
Aussi aujourd'hui, il ne put demeurer caché (Marc 7, 24).
(à suivre...)
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