La Cananéenne et Jésus (6)
La Cananéenne et Jésus (6)
Il semble que le Seigneur ne nous écoute pas... Pire, il répond aux apôtres en donnant l'impression que cette affaire ne l'intéresse pas : Je n'ai été envoyé qu'aux brebis perdues de la maison d'Israël (Matthieu 15, 24). La femme a entendu et ne s'avoue pas vaincue. Elle revient à la charge en cherchant à réfuter les arguments de Jésus, d'abord par son attitude empreinte de prière : Mais elle vint se prosterner devant lui, disant : « Seigneur, viens à mon secours » (v. 25). Jésus se montre toujours aussi sévère : Il répondit : « Ce n'est pas bien de prendre le pain des enfants pour le jeter aux chiens » (v. 26). C'est fort, et humiliant. C'est le terme méprisant par lequel les Juifs désignaient les païens.Mais la femme ne se laisse toujours pas désarçonner. (lire la suite) La Cananéenne a reconnu, contrairement à la majorité des Juifs, que Jésus est le Messie : Seigneur, fils de David (v. 22). C'est en ces termes qu'elle l'a apostrophé. Les prophètes avaient annoncé que le Messie serait de la maison de David. Elle a donc confiance en Jésus, qui, selon elle, peut sauver sa fille, peut la délivrer du démon. Aussi apporte-elle une réponse pleine de foi et d'humilité : D'accord, Seigneur, dit-elle ! Les chiens, en effet, se nourrissent des miettes qui tombent de la table de leurs maîtres (v. 27).
La foi et l'humilité, deux conditions que la prière doit réunir si nous voulons que Dieu nous exauce. Foi en Jésus-Christ qui est Dieu, et qui peut donc tout. Il est Créateur avec le Père et l'Esprit Saint, il est Tout-Puissant... Le seules limites à son pouvoir sont celles que Dieu s'est librement imposé en créant l'univers dont il respecte les lois. Mais guérir un malade est jeu d'enfant pour le Seigneur, expulser un démon doit même être un plaisir pour lui... La foi est indispensable. Plus la foi est grande, plus l'action de Dieu se fera sentir. Si elle est déficiente, Jésus aide à l'accroître : Je crois ! Viens en aide à mon manque de foi ! (Marc 9, 24).
La Cananéenne, qualifiée de « chienne » par Jésus, épithète qu'elle reprend à son compte, est prête à se contenter des restes, des miettes. Chasser un démon, ce n'est pourtant pas rien, ni marginal. Elle sait bien qu'elle n'appartient pas au peuple élu. Mais le rabbi de Nazareth fait tellement de miracles, a déjà chassé tant de démons... L'épisode des démons qui ont pris possession des porcs chez les Gadaréniens n'a pas fini de faire parler (cf. Matthieu 8, 28-34). Alors elle entre dans le jeu de Jésus : D'accord, Seigneur, dit-elle ! Les chiens, en effet, se nourrissent des miettes qui tombent de la table de leurs maîtres (Matthieu 15, 27). Elle ne demande rien pour elle, c'est pour sa fille. Alors Jésus lui dit : « Ô femme, grande est ta foi ! Qu'il te soit fait comme tu le désires (v. 28).
(à suivre...)
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