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dimanche 3 janvier 2010

Arret sur christianisme (42)


Arrêts sur christianisme (42)


L'amour divin, incarné dans le Christ, est la loi fondamentale et universelle de la création. Cela doit être entendu non au sens poétique, mais réel. C'est ainsi que l'entendait du reste Dante lui-même, lorsque, dans le vers sublime qui conclut le Paradis et toute la Divine Comédie, il définit Dieu comme "l'amor che move il sole e l'altre stelle", l'amour qui meut le soleil et les autres étoiles (Paradis, XXXIII, 145). Cela signifie que les étoiles, les planètes, l'univers tout entier ne sont pas gouvernés par une force aveugle, ils n'obéissent pas aux dynamiques de la seule matière. (lire la suite) Ce ne sont donc pas les éléments cosmiques qui doivent être divinisés, mais, bien au contraire, en toute chose et au-dessus de toute chose, il y a une volonté personnelle, l'Esprit de Dieu, qui dans le Christ s'est révélé comme Amour (cf. enc. Spe salvi, n. 5). S'il en est ainsi, alors les hommes - comme l'écrit saint Paul aux Colossiens - ne sont pas esclaves des "éléments du monde" (cf. Col 2, 8), mais sont libres, c'est-à-dire capables d'entrer en relation avec la liberté créatrice de Dieu. Celui-ci est à l'origine de toute chose et gouverne toute chose non à la manière d'un moteur froid et anonyme, mais comme Père, Époux, Ami, Frère, comme Logos, "Parole-Raison" qui s'est unie à notre chair mortelle une fois pour toutes et a partagé pleinement notre condition, en manifestant la puissance surabondante de sa grâce. Il y a donc dans le christianisme, une conception cosmologique particulière, qui a trouvé dans la philosophie et dans la théologie médiévales de très hautes expressions. Celle-ci, même à notre époque, donne des signes intéressants d'une nouvelle floraison, grâce à la passion et à la foi d'un grand nombre de scientifiques qui - sur les traces de Galilée - ne renoncent ni à la raison ni à la foi, et les mettent en revanche pleinement en valeur toutes les deux, dans leur fécondité réciproque.

Benoît XVI, Homélie, 6 janvier 2009.

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