Le testament de Jésus et son codicille
Le testament de Jésus et son codicille
« Je vous donne un commandement nouveau : que vous vous aimiez les uns les autres comme je vous ai aimés. C'est à cela que tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l'amour les uns pour les autres » (Jean 13, 34-35). Ce « commandement nouveau » que Jésus confie à ses apôtres peu avant de prendre congé d'eux pour nous aimer « jusqu'au bout » (Jean 13, 1), est souvent qualifié de « testament de Jésus ». C'en est manifestement un. D'autant que Jésus s'est attaché plus d'une fois à nous faire saisir que tout ce que renferment la Loi et les prophètes se résume au commandement de l'Amour : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. (lire la suite) C'est là le plus grand commandement et le premier. Mais un second lui est égal : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. C'est sur ces deux commandements que reposent toute la Loi et aussi les Prophètes » (Matthieu 22, 36-40).Mais comment pourrions-nous pratiquer ce commandement si Jésus ne nous venait pas en aide ? Seuls, nous en sommes bien incapables. Il suffit d'examiner notre conduite et, plus encore, de regarder comment les gens vivent leurs relations quotidiennes, qui sont souvent conflictuelles, heurtées, pour en être convaincus.
C'est pourquoi Jésus ajoute un codicille à ce testament. Il est déjà cloué au gibet de la Croix, sur le point d'expirer. Mais il trouve encore la force de regarder sa Mère, qui se tenait là, à ses pieds, « et auprès d'elle, le disciple qu'il aimait, et de dire à sa Mère : « Femme, voici ton fils. » Puis de dire au disciple : « Voici la Mère » (Jean 19, 26-27). « Le Seigneur la donne comme Mère au disciple bien-aimé et, en lui, à nous tous. À chaque époque, les chrétiens ont entendu avec gratitude ce testament de Jésus et, auprès de la Mère, ont toujours trouvé à nouveau cette sécurité et cette espérance réconfortante, qui nous rend heureux en Dieu et joyeux dans notre foi en lui » (Benoît XVI, Homélie à Ratisbonne, 12 septembre 2006).
L'âme est heureuse et en paix, en effet, quand elle aime et prie. « Il est nécessaire, pour la vie des personnes comme pour la coexistence sereine et pacifique de tous, de considérer Dieu comme le centre de notre vie personnelle » (Benoît XVI, Angélus, 10 septembre 2006). Or, « Dieu est Amour » (1 Jean 4, 16). Que Dieu soit le centre de notre existence signifie aimer Dieu, tâcher au moins d'aimer Dieu par-dessus tout, comme il nous a aimés, de rechercher la compagnie de Dieu par Marie, qui a fait, et continue de faire éternellement l'expérience de l'Amour de Dieu.
« À partir de ce moment, le disciple la prit chez lui » (Jean 19, 27). La vie de Jean et de Marie est indissociable. La vie du disciple ne peut être séparée de celle de la Mère. « Nous accueillons nous autres Marie comme l'étoile de notre vie qui nous introduit dans la grande famille de Dieu. Oui, celui qui croit n'est jamais seul » (Benoît XVI, Homélie, 12 septembre 2006). Celui qui aime n'est jamais seul. Parce que l'Amour s'identifie à Dieu et que Dieu est tri-Personnel.
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