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vendredi 22 janvier 2010

Le paralytique de la piscine probatique (4)

Le paralytique de la piscine probatique (4)

Jésus est à l'arrêt. Il fixe lentement du regard tous ceux qui se sont attroupés. Il les connaît bien. Il pourrait dire combien de fois chacun d'entre eux est passé à proximité du paralysé, le frôlant même, ou le bousculant sans le moindre ménagement, dans une grande indifférence ou, pire, avec mauvaise conscience, sans que cela suscite une vraie commisération en eux... Toutes les couches du peuple sont représentées. On reconnaît aisément les laboureurs des champs voisins, des bergers venus des terres en jachère et des collines des alentours, des artisans qui ont gardé leur tablier, des pêcheurs qu'identifie l'odeur qui se dégage de leur personne, et des pèlerins accourus de villes et de régions lointaines, dont la diversité de vêtements apporte une touche de variété et de curiosité au tableau.
Un brise passe sans rien rafraîchir.
-Je n'ai personne ! Jésus a envie de leur crier :
- « Ne vous rendez-vous pas compte que cet homme est seul, et qu'il vous attend ? Ne comprenez-vous pas que je compte, que je comptais, sur vous pour venir en aide à cet infirme ? Je vous ai placés ici pour que vous vous occupiez de lui. Et le résultat ? Vous l'avez entendu de sa bouche :
- Je n'ai personne !
Cette parole se retournera contre vous à l'heure du jugement, je plaiderai contre vous, et je plaiderai contre les enfants de vos enfants (Jérémie 2, 9). Car j'ai eu faim, et vous ne m'avez pas donné à manger ; j'ai eu soif, et vous ne m'avez pas donné à boire ; j'ai été sans foyer, et vous ne m'avez pas accueilli ; nu, et vous ne m'avez pas vêtu ; malade et en prison, et vous ne m'avez pas visité (Matthieu 25, 42-43). Ah ! Père, si quelqu'un possède les biens de ce monde et que, voyant son frère dans le besoin, il lui ferme son cœur, comment l'amour de Dieu peut-il demeurer en lui ? (1 Jean 3, 17). »
« Il n'y a qu'une maladie mortelle, une seule erreur funeste : accepter la défaite, ne pas savoir lutter selon l'esprit des enfants de Dieu. Si cet effort personnel fait défaut, l'âme s'engourdit et se paralyse dans la solitude, et elle devient incapable de donner du fruit...
Dans cette situation de lâcheté, la créature oblige notre Seigneur à prononcer ces paroles qu'il entendit du paralytique, au bord de la piscine de Siloé : Hominem non habeo ! — je n'ai personne !
— Quelle honte si Jésus ne trouvait pas en toi l'homme, la femme qu'il attendait ! » (saint Josémaria, Forge, n° 168).
Au-delà de ceux qui sont présents à cet instant, Jésus embrasse le monde entier, qu'il accueille avec tant d'Amour dans son Cœur, déjà blessé par les offenses de ceux pour qui il est prêt à donner sa vie, pour qui il est venu donner sa vie : Je suis venu pour servir, et donner ma vie en rançon pour la multitude (Matthieu 20, 28).
Il s'attache plus spécialement à tous ceux et à toutes celles qu'il a choisis pour apprendre à toutes les nations à observer tous les commandements que je vous ai donnés (Matthieu 28, 20). « Hominem non habeo — je n’ai personne qui m’aide. — C’est ce que pourraient affirmer malheureusement bien des malades et des paralytiques de l’esprit, qui peuvent servir… et doivent servir.
Seigneur, que jamais je ne demeure indifférent devant les âmes » (saint Josémaria, Sillon, n° 212).
À méditer, toi et moi...

(à suivre...)

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