Le paralytique de la piscine probatique (9)
Le paralytique de la piscine probatique (9)
Jésus ne s'impose jamais. Il va à la rencontre de celui qui a besoin de lui, c'est-à-dire de tout homme. Il commence à agir en faveur de celui qui manifeste ses bonnes dispositions. Mais il lui laisse la liberté de vouloir progresser ou d'en rester là, d'établir une relation durable ou de se contenter égoïstement d'un acquis, comme s'il s'agissait d'un dû.C'est pourquoi, alors que notre homme est parti à la recherche de celui qui l'a guéri, afin de lui demander qui il est et de pouvoir communiquer cette réponse aux chefs de Juifs envers lesquels il éprouve un grand respect, malgré la dureté et le mépris avec laquelle ils lui ont parlé, Jésus le recontra dans le Temple (Jean 5, 14).
L'homme s'était rendu au Temple pour prier. Il est allé remercier Dieu pour le miracle dont il est le bénéficiaire immédiat. C'est une belle attitude, le comportement d'une âme reconnaissante, tout à la joie d'un tel changement.
Et c'est à ce moment-là, dans la joie et la reconnaissance, que Jésus se porte à sa rencontre. Il trouve en lui les sentiments qu'il attendait, pour pousser son intervention plus loin. Il veut aussi prendre son âme, guérir son âme.
Jésus lui dit :
- Te voilà guéri : ne pèche plus, de peur qu'il ne t'arrive pis (Jean 5, 14). Car le futur n'est que du passé à venir, et il ne te convient pas qu'il reproduise le passé vraiment passé.
Puis, se tournant vers ses apôtres, il donne la raison de son intervention :
- C'est afin que les œuvres de Dieu apparaissent au grand jour en sa personne (Jean 9, 5) qu'il a été guéri.
L'homme est maintenant renseigné. C'est Jésus de Nazareth, le Jésus auquel il pensait de temps à autre, en enviant ceux pour qui il avait réalisé des miracles. C'est donc Jésus, quelle bonne nouvelle. Les Juifs vont être satisfaits quand je vais le leur annoncer.
*
* *
* *
Comblé de la réponse obtenue, le héro du jour s'empresse de retourner au Temple. Il se met à prier ardemment, le cœur en feu :
- Pour moi, par ta grande bonté, j'entrerai dans ta maison ; je me prosternerai devant ton saint temple avec un sentiment de crainte. Yahvé, conduis-moi dans ta justice (Psaume 5, 8-9) et ta sainteté tous les jours de ma vie. Je parviendrai à l'autel de Dieu, au Dieu qui est ma joie et mon allégresse (Psaume 43 (42), 4). Notre père David avait assuré que le juste, Yahvé, comme d'un bouclier, tu l'entoureras de bienveillance (Psaume 5, 13), d'un créneau et un bouclier (Psaume 84 (83), 12), contre lesquels les dards de l'ennemi se fracasseront irrésistiblement. Je vois que rien n'est impossible de la part de Dieu (Luc 1, 37).
Je me rends au Temple pour le remercier de tous ses bienfaits. Je pensais bien mourir sans avoir pu remettre les pieds dans ce sanctuaire, sans le revoir. Et voilà que l'impossible est devenu réalité. Béni soit le Seigneur à jamais ! (Psaume 89 (88), 53). Des mots de David, notre père, me reviennent à la mémoire. Cela fait bien longtemps que je ne les ai pas répétés, car ma misère m'écrasait. Mais aujourd'hui, ils remontent impétueusement dans mon cœur : Béni sois-tu, déternité en éternité, Yahvé Dieu de notre père Israël ! À toi, Yahvé, la gloire, la puissance, la magnificence, la splendeur et la gloire, car tout, au ciel et sur la terre, est à toi ; à toi, Yahvé, la royauté ; à toi de t'élever souverainement au-dessus de tout. De toi viennent la richesse et la gloire ; tu domines sur tout, dans ta main sont la force et la puissance, et ta main donne à toute chose gloire et puissance (1 Chroniques 29, 10-12), comme je viens d'en faire l'expérience. Je ne sais pas 'il y a beaucoup de gens dans mon cas - trente-huit ans ! cela doit quand même être un record ! Quoi qu'il en soit, il ne me reste plus qu'une chose à faire, une seule, jusqu'à ce que le Tout-Puissant me rappelle en sa présence : le bénir et le remercier. Manifester ma reconnaissance et me faire le chantre des merveilles qu'il a accomplies par son Serviteur, le rabbi Jésus de Nazareth. Retourne chez toi et raconte tout ce que Dieu a fait pour toi (Luc 8, 39).
(à suivre...)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire