Arrêts sur christianisme (59)
Ne nous le dissimulons pas : quelle que soit la voie où le chrétien se sente appelé, il ne peut être question pour lui d’esquiver la nécessité, tôt ou tard, de tout abandonner : lui-même, ses amours, ses possessions, quelles qu’elles soient. Tous, plus tôt ou plus tard, y sont contraints. Et n’allons pas imputer au christianisme lui-même cette rigoureuse nécessité. Elle s’impose pareillement à tous les hommes. C’est fermer les yeux à l’évidence que reprocher au christianisme d’introduire la Croix dans la vie des hommes. Il n’a pas à l’y introduire : elle y est. Ce n’est pas le christianisme qui l’y a mise. Il l’y a trouvée, tout simplement. Mais ce que le christianisme seul pouvait apporter, c’est un sens donné à la Croix. L’Evangile, seul, ajoute à la nécessité de la Croix la promesse de la résurrection. Il fait plus : il enseigne à faire de la Croix la voie vers la résurrection. Il nous permet de regarder le mal en face, parce qu’il nous fait trouver dans le mal de quoi le surmonter.
Louis Bouyer, Initiation chrétienne, Paris, Plon, 1958, p. 196-197.
samedi 31 juillet 2010
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