Complainte de l’exilé (3)
Complainte de l’exilé (3)
Il est vrai que tu pourrais me répondre que tu le tolères, en effet, mais que tu me tolères aussi, moi qui, tout en étant ton fils, suis un pécheur. « Si un ennemi m’outrageait, je supporterais la chose si celui qui me hait se dressait contre moi, je me cacherais devant lui. Mais c’était toi, mon compagnon, mon ami et mon familier, avec qui j’entretenais une douce intimité » (Psaume 55, 13-15). Je le sais. J’en suis conscient. Je t’en demande pardon. C’est bien pour cela que je veux voir ton visage. Car, alors, c’en sera fini de mes incartades. Alors ma louange se joindra définitivement à celle des neuf chœurs des anges et de tous les élus du paradis. (lire la suite) Quand te verrai-je face à face ? Je comprends qu’il te soit pénible d’avoir affaire à quelqu’un d’aussi peu reconnaissant que moi, d’aussi inconstant, qui est encore si loin d’être ce qu’il devrait être, un saint ! Pardonne-moi. « Si tu gardes le souvenir des iniquités, ô Yahvé, Seigneur, qui pourra subsister ? » (Psaume 130, 3). Il n’y aura plus personne pour te servir. Et là, les méchants pourront dire : « Où est leur Dieu ? »« Je me rappelle – et mon cœur fond en moi – quand, m’avançant avec la foule, je les conduisais vers la maison de Dieu » (Psaume 42, 5). Mon cœur fond en moi, car le souvenir de tes bienfaits, l’évocation de ta bienveillance font naître en moi des sentiments de reconnaissance et éveillent ma capacité à aimer. « Goûtez et voyez comme Yahvé est bon ! » (Psaume 34, 9). Oh ! Oui, tu es bon ! Et pourquoi ambitionner autre chose ? Car tu donnes « une bonne mesure, pressée, tassée, débordante » (Luc 6, 38). Et cette mesure, c’est toi, qui dépasse toute espérance, qui transcende toute prévision, toute aspiration. « Ce que l’œil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a pas entendu, ce qui n’est pas monté au cœur de l’homme, c’est ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment » (1 Corinthiens 2, 9). « Quand irai-je contempler la face de Dieu ? (…) Je me rappelle – et mon cœur se fond en moi – quand, m’avançant avec la foule, je les conduisais vers la maison de Dieu, aux accents et aux acclamations et des hymnes d’action de grâces, dans un cortège de fête » (Psaume 42, 3.5). Tel devrait être le cas chaque fois que je reviens dans ton temple pour y célébrer, avec l’Eglise tout entière, l’Auguste Sacrifice de notre Rédemption, l’action de grâces par excellence. Venez, crions de joie, car le Seigneur est ressuscité, il est mort et il est ressuscité, car la Vie l’a emporté sur la mort.
(à suivre…)
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