Complainte de l’exilé (5)
Complainte de l’exilé (5)
Il peut me sembler parfois que « sur moi s’appesantit ta fureur, et de tous tes flots tu m’accables » (Psaume 88, 8). Et « un abîme appelle un abîme, quand grondent tes cataractes : tous tes flots et tes vagues ont passé sur moi » (Psaume 42, 8). Mais pourquoi craindre ? Ce ne sont pas les flots de la mort, mais ceux de la vie. Il s’agit des eaux purificatrices du baptême et de la grâce. Je m’y suis plongé. Je m’y plongerai encore. J’y bois goulûment. Tu affirmes que « celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura plus jamais soif » (Jean 4, 14). Et tu lances cette invitation : « Que celui qui a soif vienne ; que celui qui désire recevoir reçoive gratuitement de l’eau de la vie » (Apocalypse 22, 17). Je me précipite dans cette onde bienfaisante.(lire la suite) Je m’insère dans ce courant vivifiant. « Seigneur, donne-moi de cette eau-là afin que je n’aie plus jamais soif » (Jean 4, 15). Que je n’en manque jamais. Que ta grâce prévenante m’entoure de toute part. « Amen. Viens, Seigneur Jésus » (Apocalypse 22, 20).Ne tarde pas, car j’ai soif de toi, ô mon Dieu. « Le jour, puisse Yahvé envoyer sa grâce » (Psaume 42, 9), le jour, tant que l’on peut travailler. Car « la nuit va venir : alors personne ne pourra plus travailler » (Jean 9, 4). Et moi, « pendant la nuit, je chanterai un cantique de louange au Dieu de ma vie » (Psaume 42, 9). C’est ce que j’ai de mieux à faire, réciter des communions spirituelles, des oraisons jaculatoires, me préparer à recevoir le Seigneur dans la sainte communion, me centrer sur « le Dieu de ma jeunesse » Psaume 71, 5), qui est le Dieu de ma vie, « ma lumière et mon rocher » (Psaume 27, 1).
« Je dis à Dieu, mon rocher : « Pourquoi m’oublies-tu ? » (Psaume 42, 10). Mon rocher ! « C’est vers toi, Yahvé, que je crie : mon rocher, ne reste pas sourd à mon égard » (Psaume 28, 1). « Auprès de toi se trouve le pardon » (Psaume 130, 4), le rachat. Vraiment, mon Dieu, « tu es mon rocher, ma forteresse, mon libérateur, mon Dieu, mon roc où je trouve un asile, mon bouclier, la corne qui me sauve, ma citadelle ! » (Psaume 18, 3). « Ecoute le cri de ma prière » (Psaume 61, 2), de la supplication que je fais monter vers toi. « Qu’il soit fait bon accueil aux paroles de ma bouche et à la méditation de mon cœur devant toi, Yahvé, mon rocher et mon libérateur » (Psaume 19, 15). « Pourquoi dois-je cheminer tristement, sous l’oppression de l’ennemi ? » (Psaume 42, 10). Impressionnante est la pression de l’adversaire, qui retourne à son profit toutes les inventions de l’homme, que la participation à ton intelligence créatrice leur fait découvrir. Il les dénature, en tire avantage. Et nous sommes comme enserrés dans une presse, éprouvant du mal à continuer de respirer l’air frais de la grâce.
(à suivre…)
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