Répondre à la grâce
Répondre à la grâce
Notre Dieu ne s’impose jamais. C’est un grand principe de la vie spirituelle, et de la vie tout court. Certes, nous sommes dans les mains de Dieu et nous dépendons totalement de son bon vouloir. C’est lui qui nous donne d’exister. C’est lui qui dispose toutes choses comme bon lui semble, pour favoriser notre sainteté. Mais ce ne sont en quelque sorte que des propositions de sa part. Nous pouvons les accepter ou le refuser. Nous pouvons entrer dans son jeu ou rester en dehors. « Répondre à la grâce divine, est-ce une affaire de justice… ? de générosité… ? me demandes tu » (saint Josémaria, Sillon, n° 669). Certes, nous devons tout à Dieu, (lire la suite) nous sommes ses débiteurs sur toute la ligne. El il est donc logique que nous répondions à ses initiatives, qui sont autant de marques de prévenance à notre égard. C’est donc bien une question de justice. Nous devons remercier Dieu en répondant à ses requêtes. Et nous devons le faire avec générosité aussi, car autrement il est difficile, voire impossible, de parvenir à la sainteté. Un don de soi consenti à moitié, une réponse donnée du bout des lèvres qui n’engage pas toute la personne, un effort calculé et modéré pour ne pas trop se fatiguer, ne sont pas réponses appropriées, proportionnées à l’offre divine.Nous percevons bien que la réponse à ces questions doit être positive et qu’il faut pousser plus loin que la simple générosité. Saint Josémaria précise, en effet, que « c’est une affaire d’Amour ! » (Ibid.). Voilà le maître-mot lâché. Nous comprenons bien qu’il n’en est pas d’autre. Il ne peut pas y en avoir de plus excellent, car la charité surclasse tout, est la vertu qui domine toutes les autres et les commande. C’est la vertu spécifique à l’organisme surnaturel, propre au chrétien. C’est d’elle que Paul dit, à propos des vertus théologales, que « la plus grande d’entre elles, c’est la charité » (1 Corinthiens 13, 13).
Or, que commande la charité ? Le Sch’ma Israël le répétait à l’envie, et le Seigneur ne s’est pas privé de le rappeler à plusieurs reprises, le grand commandement de l’amour c’est : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit, et ton prochain comme toi-même » (Luc 10, 27). Nous sommes invités à tout mettre dans la balance. Il n’est donc pas seulement question de justice et de générosité, vertus que nous devons vivre aussi sans aucun doute. Mais c’est la charité, l’Amour de Dieu qui doit être le moteur de notre réponse à la grâce et commander l’ensemble de notre comportement. C’est la vertu suprême dans laquelle nous pouvons toujours exceller davantage. La vertu qui nous réserve des surprises sans fin, car elle s’ouvre sur l’immensité de Dieu, l’infini de son propre Amour.
D’ailleurs, vivre par amour, vivre d’amour, est beaucoup plus séduisant et stimulant que de se contenter de la justice, de rendre à chacun strictement ce que nous lui devons - ce qui, de plus, est hors de notre portée envers Dieu – ou même de la générosité, que nous risquons de limiter, de faire rentrer dans un certain cadre restrictif plus ou moins adapté à nos convenances. La générosité doit être dépassée par la magnificence de l’Amour. Nous y gagnons nous-mêmes, parce que l’âme se grandit, s’épanouit, se sanctifie davantage dans cette identification qui s’opère avec notre Dieu qui est Amour (1 Jean 4, 16), comme saint Jean l’a fait remarquer avec une observation très pénétrante.
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