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samedi 25 décembre 2010

Noël et la Croix

Noël et la Croix

Dans son exhortation apostolique récente sur la Parole de Dieu dans al vie de l’Eglise et du monde, le pape Benoît XVI écrit qu’en contemplant la « Christologie de la Parole », le Christ Parole de Dieu qui s’incarne à Noël, « la tradition patristique médiévale a utilisé une expression suggestive : le Verbe s’est abrégé (Cf. Origène, Péri Archon 1, 2, 8 ). Dans leur traduction grecque de l’Ancien Testament, les Pères de l’Église ont trouvé une parole du prophète Isaïe - que saint Paul cite aussi – pour montrer que les voies nouvelles de Dieu étaient déjà annoncées dans l’Ancien Testament. On pouvait y lire : « Dieu a rendu brève sa Parole, il l’a abrégée » (Isaïe 10, 23 ; Romains 9, 28). Le Fils, lui-même, est la Parole de Dieu, il est le « Logos : la Parole éternelle s’est faite petite – si petite qu’elle peut entrer dans une mangeoire. (lire la suite) Elle s’est faite enfant, afin que la Parole devienne pour nous saisissable » (exhort. ap. Dei Verbum, n° 12).
Dieu abandonne sa gloire, ou plus exactement la cache sous l’humanité du Fils, qui apparaît à nos yeux comme un homme semblable aux autres, égal à nous en tout, hormis le péché, comme l’Eglise le confesse.
Mais l’anéantissement de Jésus à Noël, de Jésus qui se fait enfant, pauvre et démuni, nous amène à nous interroger sur son sens profond. Nous comprenons rapidement que le Seigneur ne vient pas chercher un bonheur terrestre, vivre quelques années de bon temps sur terre. Cela n’a pas de sens pour lui. La vie humaine ne lui apporte rien, à lui qui est le Tout-Puissant, Créateur du ciel et de la terre. Il n’a que faire de notre monde.
Et pourtant il y vient, car ce monde et aussi le sien, celui qu’il a créé, avec le Père et l’Esprit Saint, celui que le péché de l’homme a abîmé, et qu’il veut restaurer dans sa bonté originelle. Mais, plus encore, il entend aider l’homme à retrouver sa condition d’enfant de Dieu et à pouvoir entrer de nouveau dans l’intimité de Dieu.
C’est pourquoi il faut chercher le sens profond de la naissance du Sauveur à Bethléem dans la Croix sur laquelle il donnera sa vie pour que nous ayons la Vie éternelle. La Croix s’inscrit donc déjà à l’horizon de Bethléem. Noël et la Croix constituent un seul et même mystère, le mystère de notre Rédemption. Le Seigneur, qui possède une science infuse, sait à tout moment ce qu’il vient faire sur terre. Il sait dès sa naissance que la Croix l’attend. Il l’aime d’avance, parce qu’il nous aime et qu’elle est le moyen, le seul, que la Sainte Trinité a trouvé pour réparer les dégâts causés par nos premiers parents, Adam et Eve, à la nature humaine et à nos relations avec Dieu.
Tâchons de comprendre cela quand nous venons adorer l’Enfant dans la crèche, et apprenons ainsi de lui à aimer aussi les croix qui se présentent dans notre vie, pour adhérer pleinement à la Croix salutaire.

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