ce blog est bloqué à l'entrée en Chine depuis le mois de mai 2007

dimanche 12 décembre 2010

Nous reconnaître pécheurs (1)


Nous reconnaître pécheurs (1)

A écouter les gens parler d’eux-mêmes, nous avons l’impression d’avoir affaire à de petits génies. Nous sommes facilement fiers de nous, imbus de notre personne, et nous nous gargarisons de nos petits succès. Ce n’est pas l’attitude de saint Paul, qui avait pourtant de quoi se vanter, car il a amené à la foi des milliers et des milliers de gens. Il ne le fait pas parce qu’il est conscient que c’est grâce à Dieu qu’il peut faire du bien. Il écrit en revanche à Timothée : « Sûre et bien digne de créance est cette parole : « Le Christ Jésus est venu en ce monde pour sauver les pécheurs », et j’en suis un, moi le premier » (1 Tm 1, 15). J’en suis un, le premier… Il garde présent à l’esprit sa condition de persécuteur (lire la suite) de l’Eglise et du Christ et sa rencontre avec le Seigneur sur le chemin de Damas : « Qui es-tu, Seigneur ? » Et lui : « Je suis Jésus que tu persécutes » (Actes 9, 5). Il sait également qu’il est pécheur : « Je ne fais pas le bien que je veux, et je fais le mal que je ne veux pas » (Romains 7, 19).
C’est pourquoi « il n’a pas dit « j’étais » mais « je suis ». Ses péchés étaient pardonnés devant Dieu, mais Paul en a gardé le souvenir. Ce que Dieu avait annulé, il en parlait lui-même » (saint Jean Chrysostome, Sermo non esse ad gratiam conc. 4). Cette condition de pécheur n’annule pas notre amour de Dieu. Bien au contraire, elle est tenable parce que nous aimons Dieu malgré tout. Nous pouvons dire avec saint Pierre : « Seigneur, tu sais tout : tu sais que je t’aime » (Jean 21, 17). La prise de conscience du péché amène à réaffirmer l’amour de Dieu, mais il faut avoir l’humilité de se reconnaître pécheur : « Tu m'écris, et je recopie : « Domine, tu scis quia amo te ! » — Seigneur, tu sais que je t'aime ! Combien de fois, Jésus, je redis et redis encore, comme une litanie aigre-douce, ces paroles de ton Céphas. Parce que je sais que je t'aime, mais je suis si peu sûr de moi que je n'ose pas te le dire clairement. Il y a tant de négations dans ma vie perverse ! « Tu scis, Domine ! » — Tu sais que je t'aime ! — Que mes œuvres, Jésus, ne contredisent jamais ces élans de mon cœur » (saint Josémaria, Forge, n° 176).
C’est, en effet, une belle prière. C’est le genre de prière qui émeut particulièrement le cœur du Christ. A l’inverse, il n’y a rien qui fasse davantage obstacle à la grâce que l’orgueil, qui est un amour désordonné de soi, qui oblitère l’amour de Dieu et le rend impossible.
Nous ne devons pas nous étonner de ressentir en nous l’attrait de mal, de constater l’existence du fomes peccati, du « foyer du péché ». Ce qui compte, ce n’est pas d’être impeccable – ce qui est impossible ici-bas – mais de demander pardon à Dieu chaque fois que nous l’avons offensé, de nous confesser régulièrement, en sachant que « sept fois le juste tombe, et sept fois il se relève » (Proverbes 24, 16).

(à suivre…)

Aucun commentaire: