La guérison de l’aveugle de naissance (1)
La guérison de l’aveugle de naissance (1)
« Jésus vit, en passant, un aveugle de naissance » (Jean 9, 1). Jésus se trouve à Jérusalem pour la fête des tabernacles, qui dure sept jours et au cours de laquelle les Juifs rendent grâce au Tout-Puissant pour les récoltes qu’ils ont obtenues (cf. Exode 16, 13-15). Jésus aimait venir dans la Cité sainte, même s’il n’était pas tenu en tant que Messie par les prescriptions de la Loi mosaïque relatives aux pèlerinages annuels. Cependant, il aurait scandalisé les Juifs, et même ses disciples, s’il ne s’était pas conduit en Juif observant de la Loi. D’ailleurs les Juifs se demandaient : « Qu’en pensez-vous ? Est-ce qu’il ne viendra pas pour la fête ? » (Jean 11, 56). Alors même que l’on « cherchait à le faire mourir », il s’y rend, « non pas ouvertement, mais comme en cachette, quasi in occulto » (Jean 7, 10), tandis que les Juifs le cherchaient et disaient : « Où est-il, celui-là ? » (Jean 7, 11)(lire la suite)Il aime se rendre au Temple, car c’est « une maison de prière » (Luc 19, 46), la maison de son Père (cf. Jean 2, 16). Certes, le Seigneur se plaît en tout lieu, mais, en tant qu’homme, il montre qu’il ressent le besoin de revenir vers son Père, d’être « chez son Père », comme il l’explique à Marie et à Joseph (Luc 2, 49). Il nous montre par là l’importance de venir prier à l’église, devant le saint-sacrement. C’est lui qui est désormais présent dans ce temple consacré, qui en fait un lieu privilégié de prière, où il nous est bon de nous retrouver avec lui, avec le Père et le Saint-Esprit.
Le Seigneur rencontre donc un aveugle de naissance. « Maître, lui demandèrent ses disciples, est-ce que cet homme a péché, ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? » (Jean 9, 2). Les apôtres ont une conception erronée du mal physique : celui-ci n’est pas la conséquence du péché, ni personnel, ni de ses parents. En revanche, c’est l’infirmité morale qui découle du péché. « Jésus répondit : « Ni lui, ni ses parents n'ont péché, mais c'est afin que les œuvres de
Dieu soient manifestées en lui » (Jean 9, 3).
Cet homme est aveugle pour que, dans le dessein de Dieu, sa propre gloire éclate aux yeux des hommes. Le Seigneur apparaît tout au long des Evangiles comme désireux de rendre gloire à son Père. Il dira pareillement de la maladie de Lazare qu’elle est « pour la gloire de Dieu, afin que par elle le Fils de Dieu soit glorifié » (Jean 11, 4). C’est une gloire qu’il veut nous faire partager : « Ne t’ai-je pas dit que si tu crois, tu verras la gloire de Dieu », demande-t-il à Marthe, la sœur de Lazare (Jean 11, 40). Et, dans sa prière sacerdotale, au cours de laquelle il épanche son cœur d’homme, il formule cette exigence : « Père, ceux que tu m’as donnés, je veux que là où je serai, ils soient aussi avec moi, afin qu’ils puissent voir ma gloire, cette gloire dont tu m’as fait don, parce que tu m’as aimé avant la création du monde » (Jean 17, 24).
(à suivre…)
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