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lundi 23 mai 2011

Marie, la « femme eucharistique » (12)


Marie, la « femme eucharistique » (12)

« Un but à atteindre : que ta vie devienne essentiellement — totalement ! — eucharistique » (saint Josémaria, Forge, n° 826). Pour atteindre cet objectif, le meilleur chemin est la très Sainte Vierge. Elle, et elle seule, peut nous aider efficacement à devenir totalement eucharistiques, puisqu’elle l’est elle-même. Il s’agit pour nous de prendre pleinement conscience de ce que nous sommes aussi des tabernacles du Dieu vivant, que nous abritons dans notre âme. Notre vie est appelée à s’imprégner de plus en plus de cette réalité, qui doit lui donner du volume et de la consistance, de la largeur, de la longueur, de la profondeur et de la hauteur, comme disait saint Paul (cf. Ephésiens 3, 18). (lire la suite)
Marie accueillit l’Enfant et devint Mère. En accueillant le Christ à notre tour, nous sommes également transformées et devenons frères et sœurs du Seigneur, car, « à ceux qui l’ont reçu il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu » (Jean 1, 12). Il avait déclaré un jour que « quiconque fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux, c’est lui qui est mon frère et ma sœur et ma mère » (Matthieu12, 50). Et « la Volonté de Dieu, c’est votre sanctification » (1 Thessaloniciens 4, 3). Or, après le baptême, cette sanctification se réalise le plus directement et avec le plus de perfection dans le sacrement de l’Eucharistie, vers lequel toute notre vie spirituelle converge, comme vers sa « source et (son) sommet » (concile Vatican II, const. dogm. Lumen Gentium 11/a).
Cette divinisation consiste à se laisser mouler en Dieu, selon Grignion de Montfort : « Remarquez, s’il vous plaît, que je dis que les saints sont moulés en Marie. Il y a une grande différence entre faire une figure en relief, à coups de marteau et de ciseau, et faire une figure en la jetant en moule : les sculpteurs et statuaires travaillent beaucoup à faire les figures dans la première manière, et il leur faut beaucoup de temps. Mais à les faire dans la seconde manière, ils travaillent peu et les font en fort peu de temps. Saint Augustin appelle la Sainte Vierge « forma Dei : le moule de Dieu ». Celui qui est jeté dans ce moule divin est bientôt formé et moulé en Jésus-Christ, et Jésus-Christ en lui. A peu de frais et en peu de temps il deviendra Dieu, puisqu’il est jeté dans le même moule qui a formé un Dieu. (…) Pour ceux qui embrassent ce secret de la grâce que je leur présente, je les compare avec raison à ces fondeurs et mouleurs qui, ayant trouvé le beau moule de Marie, où Jésus-Christ a été naturellement et divinement formé, sans se fier à leur propre industrie mais uniquement à la beauté du moule, se jettent et se perdent en Marie pour devenir le portrait au naturel de Jésus-Christ » (saint Louis-Marie Grignion de Montfort, Le Secret de Marie, nos 219-220).
Par l’Eucharistie, et donc grâce à Marie, « nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers : héritiers de Dieu, cohéritiers du Christ » (Romains 8, 17). Nous n’avons alors qu’un seul cœur et une seule âme (cf. Actes 4, 32), parce que, insensiblement mais réellement, s’opère en nous un changement vital, grâce auquel « ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi » (Galates 2, 20).

(à suivre…)

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