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samedi 21 mai 2011

Marie, la « femme eucharistique » (10)

Marie, la « femme eucharistique » (10)

Si Marie nous a donné l’Eucharistie, en nous donnant son Fils et en participant à sa Passion et à la Croix, l’Eucharistie nous donne aussi Marie. En effet, c’est lorsque le Sacrifice rédempteur, anticipé sous forme sacramentelle le Jeudi Saint, est achevé que Jésus nous donne sa Mère et que s’inaugure sa Maternité spirituelle envers toute l’humanité. Il y a réciprocité. Jésus met un terme à la maternité humaine de Marie et lui substitue la maternité spirituelle.
Ici aussi Jésus appelle Marie « femme », toujours pour souligner la nouvelle maternité qui lui est conférée. Marie avait donné naissance à Jésus, maintenant, elle reçoit une nouvelle naissance du Verbe crucifié. Elle entre désormais dans la Jérusalem céleste, dans le temple de la Nouvelle Alliance, qui est le corps et le sang de son Jésus versés pour le pardon des hommes. Mieux encore, (lire la suite) elle devient elle-même cette Jérusalem nouvelle, l’Église sainte vivifiée par les sacrements, en premier lieu par le Christ eucharistique.
Mais Jésus ne pouvait pas nous donner Marie si Marie ne nous avait pas donné d’abord Jésus. Notre Dame est ainsi dès le premier instant très étroitement unie à l’œuvre de la Rédemption, très directement impliquée, et nous comprenons bien qu’elle soit devenue la Médiatrice de toutes les grâces. Cela semble aller de soi. Dès les premières vêpres de l'office des très précieux Corps et Sang du Christ, en invitant à célébrer l'institution de l'Eucharistie, l'hymne Pange lingua parle de la Vierge Marie : « Chante, ô ma langue, le mystère de ce corps glorieux et du précieux sang, fruit d'un illustre sein. (...) Il nous a été donné, il nous est né d'une Vierge intacte. » L'Ave verum commence et finit par Marie : « Salut, ô corps vraiment né de la Vierge Marie ; corps vraiment immolé sur la Croix pour le salut de l'homme ; dont le côté ouvert a laissé couler l'eau et le sang. (...) Ô doux Jésus, ô bon Jésus, ô Jésus Fils de la Vierge Marie ! » Nous pouvons dire à bon droit que « dans la Vierge Marie tout est rapporté au Christ et tout dépend de lui » (Paul VI, exhort. ap. Marialis cultus, 2 février 1974, n° 25).
« Dans l'Eucharistie, l'Église s'unit pleinement au Christ et à son sacrifice, faisant sien l'esprit de Marie. C'est une vérité que l'on peut approfondir en relisant le Magnificat dans une perspective eucharistique. En effet, comme le cantique de Marie, l'Eucharistie est avant tout une louange et une action de grâce. Quand Marie s'exclame : « Mon âme exalte le Seigneur et mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur », Jésus est présent en son sein. Elle loue le Père « pour » Jésus, mais elle le loue aussi « en » Jésus et « avec » Jésus. Telle est précisément la véritable « attitude eucharistique » (EE, n° 58). La Passion du Christ a été une réalité extrêmement cruelle pour lui, au point de suer du sang et de l’eau (cf. Luc 22, 44) durant son Agonie, et de supplier son Père d’éloigner ce calice de souffrance de lui (Luc 22, 42).

(à suivre…)

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