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dimanche 5 juin 2011

Le Christ et la liberté (1)

Le Christ et la liberté (1)

En prenant librement l’initiative de s’adresser à l’homme, Dieu rend chacun de nous « capable d’écouter et de répondre à la Parole divine. L’homme est créé dans la Parole et il vit en elle » (Benoît XVI, exhortation apostolique Verbum Domini, n° 22). « Celui qui écoute ma Parole et qui croit en celui qui m’a envoyé a la vie éternelle » (Jean 5, 24). Il vit de la Parole, il vit définitivement, à jamais. Et cette éternité est déjà commencée ici-bas, du fait précisément que Dieu nous parle dans le Fils (Hébreux 1, 1) et que l’Esprit Saint nous fait comprendre tout ce qu’il nous dit (Jean 14, 26) et qui provient directement du Père (Jean 14, 10).
Par suite, l’homme « ne peut se comprendre lui-même s’il ne s’ouvre à ce dialogue » (Benoît XVI, Ibid.), (lire la suite) qui lui permet de se découvrir tel qu’il est, dans sa structure la plus primaire, primordiale, c’est-à-dire en tant qu’enfant de Dieu. L’enfant participe logiquement à la vie de son père. Il est tout rempli de sa parole, qui le guide, l’instruit, le forme en permanence, qu’il s’en rende compte ou non. Mais il se sent bien et en sécurité auprès de son père. Il sait qu’il est chez lui. Que là, il est connu et aimé.
Si l’homme écoute la Parole de Dieu son Père, il est à même d’y répondre, parce que cette Parole est toujours accompagnée d’un secours surnaturel, la grâce, qui dispose l’homme à l’accueillir, et lui donne la capacité à l’incorporer à sa vie, à s’y conformer. Car ce n’est pas une parole quelconque, mais une parole qui est comme un glaive à deux tranchants, « si pénétrante qu'elle va jusqu'à séparer l'âme et l'esprit, les jointures et les moelles ; elle démêle les sentiments et les pensées du cœur » (Hébreux 4, 12).
« La Parole de Dieu révèle la nature filiale et relationnelle de notre vie » (Benoît XVI, Ibid.). L’homme est par nature un être fait pour l’autre. Il ne peut vivre seul, égoïstement, sans autre horizon que lui-même. Il est ontologiquement ouvert, d’abord à Dieu, puis à ses semblables. Il est un être sociable. Et cette sociabilité s’ancre dans la filiation divine. Elle est avant tout communion avec le Dieu trois fois Saint. En le fréquentant, nous constatons la véracité de ces mots du Christ : « La vérité vous rendra libres » (Jean 8, 32).
Or, le Christ est la Vérité (Jean 14, 6). Et le Christ nous libère du péché, du démon et des mirages du monde en donnant sa vie pour nous sur la Croix. Il a pour seules attaches les ailes de l’Amour. Et il nous invite à nous engager volontairement sur cette voie. Il ne nous forcera jamais, car il ne veut pas être servi par des robots sans âme. Cela, c’est le comportement réservé au diable et à ses sbires, qui réduisent leurs proies en esclavage et les privent de toute liberté, en noyant toute résistance de leur part dans le plus lamentable libertinage. Ce libertinage est la démission de l’homme, qui n’arrive plus à se comprendre lui-même, à savoir qui il est, ce qu’il fait sur terre et ce pourquoi il est fait, et qui, du coup, se ferme complètement au dialogue amoureux avec Dieu. Car il ne sait plus ce qu’est aimer.

(à suivre…)

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