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mercredi 8 juin 2011

Zachée (1)

Zachée (1)

Jésus, « prenant les Douze auprès de lui, il leur dit : « Voici que nous montons à Jérusalem et que va s’accomplir pour le Fils de l’homme tout ce qui a été écrit par les Prophètes » (Luc 18, 31). C’est la troisième fois qu’il leur annonce sa Passion en des termes non voilés, mais explicites : « Il sera livré aux païens – sous-entendu les romains -, il sera bafoué et il sera outragé, et on lui crachera dessus, et, après l’avoir flagellé, on le mettra à mort, et le troisième jour il se lèvera d’entre les morts » (Luc 18, 32-33). C’est effectivement ce que l’Ecriture annonçait à propos du Messie, le Serviteur souffrant de Yahvé. Mais « eux ne saisirent rien de tout cela » (Luc 18, 34). Ils ne comprirent pas plus ce qu’il leur disait ce jour-là que les deux fois précédentes. (lire la suite)
Avant de s’engager dans le désert de Juda, Jésus « entré dans Jéricho, traversait la ville » (Luc 19, 1). Jéricho est une ville historique au bord de la mer Morte, la ville des patriarches qui remonte à 4 ou 5 000 ans avant notre ère. C’est une oasis de verdure et de paix dans un environnement plutôt aride et hostile. Avant de pénétrer dans la ville, Jésus a guéri l’aveugle Bar-Timée qui lui a demandé avec une grande foi : Domine, ut videam ! « Seigneur, que je voie ! » (Luc 18, 41). Une prière magnifique, qui a été aussitôt suivie d’effet. Une prière exemplaire pour nous, qui sommes si souvent aveuglés par nos défauts, par notre mesquinerie, par l’attrait des choses sensibles, si ce n’est directement par la sensualité, aveuglés surtout par l’orgueil qui nous trompe sur la réalité de notre vie, sur ce que nous sommes et valons vraiment.
Nous le voyons dans le cas du pharisien qui se gargarise du bien qu’il fait et s’auto-canonise, alors qu’il jette un regard méprisant sur le publicain qui se tient en même temps que lui dans le Temple et qui, selon lui, fait injure à la sainteté du lieu par sa condition de pécheur public, d’homme qui, de par sa profession, se trouve d’avance exclu du salut. Telle est l’opinion des Juifs pratiquants. Le publicain est assimilable à un criminel.
« Etant entré dans Jéricho, il traversait (la ville). Et voici qu'un homme appelé du nom de Zachée, qui était un publicain-chef et qui était riche » (Luc 19, 1-2). Voilà qu’entre en scène précisément un publicain, et non des moindres, puisqu’il est qualifié de publicain-chef, ce qui n’était pas le cas de Lévi, le futur saint Matthieu, publicain sans plus (cf. Luc 5, 27), c’est-à-dire lui-même soumis à un publicain-chef.

(à suivre…)

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