Zachée (6)
Zachée (6)
Au fond Zachée n’est pas un mauvais bougre. Il connaît ses lettres. Il se rappelle sans doute le passage du livre de l’Exode : « Si un homme dérobe un bœuf ou un agneau et qu'il l'égorge ou le vende, il restituera cinq bœufs pour le bœuf, et quatre agneaux pour l'agneau » (21, 37). Il fait une déclaration solennelle en présence de notre Seigneur, qui l’engage fortement. Il sait bien que par devers lui la formule « Voici, Seigneur, je donne aux pauvres la moitié de mes biens » (Luc 19, 8), est une litote, et qu’il devra effectivement compenser largement nombre de ses administrés qu’il a pressurés indûment. Mais il est décidé à le faire. Et c’est ce qui compte. (lire la suite)Nul n’est impeccable. Mais de chacun le Seigneur attend qu’il se repente et se convertisse. Et une conversion sincère et réelle comporte nécessairement la ferme résolution de réparer les torts causés, au du moins d’en prendre les moyens.
Jésus a écouté avec une grande satisfaction cette promesse de Zachée, et en rend grâce à son Père. Puis il dit au publicain repenti : « Le salut est arrivé aujourd'hui pour cette maison, parce que lui aussi est fils d'Abraham » (Luc 19, 9). Et, à ce titre, il peut faire l’objet des bénédictions de Dieu : « Vous êtes, vous, les fils des prophètes et de l'alliance que Dieu a conclue avec vos pères, lorsqu'il a dit à Abraham : Et en ta postérité seront bénies toutes les familles de la terre. C'est à vous premièrement que Dieu, ayant suscité son serviteur, l'a envoyé pour vous bénir, en détournant chacun de vous de ses iniquités » (Actes 3, 25-26). C’est bien ce dit le Seigneur quand il affirme qu’il a été envoyé auprès des brebis perdues d’Israël » (Matthieu 15, 24). Et Zachée était du nombre. Plus que d’autres peut-être, quoique l’endurcissement du cœur des pharisiens montre que ceux-ci sont encore plus nécessiteux du pardon de Dieu. Mais c’est une « engeance de vipères » (Matthieu 23, 32) qui ne veut pas se convertir.
« Le vent souffle où il veut et tu entends sa voix ; mais tu ne sais d'où il vient, ni où il va : ainsi en est-il de quiconque est né de l'Esprit » (Jean 3, 8). Le fait de descendre d’Abraham n’est pas un titre qui exempterait de lutter pour mener une vie droite. Ce n’est pas davantage un certificat de garantie d’une vie authentiquement conforme à la Loi et réglée suivant les commandements de Dieu. Le Seigneur réclame des œuvres de sincérité, donc une lutte pour vivre in novitate sensu, « en renouvelant votre esprit » (Romains 12, 2).
(à suivre…)
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