La vie à Béthanie (2)
Ce que Jésus a proclamé sur les chemins et dans les villages à grands traits, bien souvent en usant de paraboles, il nous l’explique alors plus à fond… Certes, le suivre n’est pas tous les jours une sinécure. Car l’effort nous fait peur. « Tu entends en toi une voix : « Qu’il est pesant ce joug dont tu t’es chargé librement ! » ... C’est la voix du diable, le fardeau... de ton orgueil. Demande l’humilité au Seigneur, et toi aussi tu comprendras ces paroles de Jésus :
Iugum enim meum suave est, et onus meum leve (Matthieu 11, 30), que j’aime à traduire librement ainsi : mon joug est la liberté, mon joug est l’amour, mon joug est l’unité, mon joug est la vie, mon joug est l’efficacité » (saint Josémaria,
Chemin de Croix, 2e station, point de méditation n° 4).
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Ses amis de Béthanie sont des gens avec qui Jésus s’entend à merveille. Ils ne vont pas lui poser des questions piège, pour le prendre en défaut (cf. Matthieu 22, 15) et avoir de la matière pour l’accuser auprès des autorités juives (cf. Matthieu 12, 10). La situation n’est pas tendue, conflictuelle, qui exige d’être tout le temps sur le qui vive. L’on n’entend aucun propos malveillant.
Et comme c’est calme après les attroupements bigarrés, les foules enthousiastes qui en réclament toujours plus, qui se bousculent continuellement pour s’approcher du Seigneur, « se jetaient sur lui pour le toucher » (Marc 3, 10), et parvenir à ne toucher ne serait-ce que le bord de son manteau, sachant par expérience que tous ceux qui le touchaient étaient guéris (cf. Matthieu 14, 36). C’était vraiment épuisant en permanence. Mais Jésus faisait face, le sourire aux lèvres, à ces assauts sans cesse renouvelés, car ces gens étaient là « comme des brebis sans pasteurs » (Marc 6, 34) et qu’il venait à eux en tant que Bon Pasteur, qui donne sa vie pour ses brebis (cf. Jean 10, 11), et qu’il est ému de compassion en constatant leur détresse morale (cf. Matthieu 9, 36).
À Béthanie, il n’y a rien de tout cela. C’est une véritable oasis. Marthe peut troubler éventuellement un peu la paix, l’affaire de quelques instants (cf. Luc 10, 40). Mais il s’agit d’une énervement passager, et qui amuse même le Seigneur, parce qu’il part d’une bonne intention.
Lazare attendait le retour du Maître. Et Jésus, lui aussi, attendait l’occasion de revenir à Béthanie, manifestant par là sa très Sainte Humanité. Cor meum vigilat, « Je dors, mais mon cœur veille » (Cantique des cantiques 5, 2). Il espère que nous lui ouvrions notre âme et que nous lui raconterons tout ce qui nous est arrivé, tout ce dont nous avons été témoin ou acteur, que nous lui parlions des membres de notre famille, de nos collègues, de nos amis et que nous lui fassions part de leurs besoins…
(suite : le figuier desséché)
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