Mission impossible (1)
Le peuple élu se trouve depuis quatre siècles et trente ans dans le pays d’Égypte (cf. Exode 12, 41-42), dont la plupart ont été vécues dans la condition d’esclavage, après un début brillant et radieux, grâce à la position privilégiée de Joseph comme premier ministre du pharaon. Mais bien vite « il surgit en Égypte un nouveau roi qui ne connaissait pas Joseph » (Exode 1, 8). Quant bien même l’eût-il connu, lui et ses exploits, qu’il ne s’en serait pas moins inquiété de constater que « le peuple des enfants d’Israël est plus nombreux et plus puissant que nous » (Exode 1, 9). Ce qui semblait à ses yeux une menace intérieure contre la stabilité du régime, une sorte de cheval de Troyes. Aussi le roi décréta-t-il : « Allons ! Ingénions-nous contre lui, de peur qu’il ne s’accroisse [davantage encore], et que, une guerre survenant, il ne se joigne à nos ennemis pour nous combattre et ne sorte du pays » (Exode 1, 10). Réflexion qui peut paraître quelque peu contradictoire et paradoxale. Les Hébreux sont trop nombreux, certes… mais leur présence est quand même bien utile, puisqu’on les a réduits en esclavage et qu’ils fournissent ainsi une main d’œuvre bon marché et abondante et assurent les tâches serviles que les Égyptiens n’entendent pas réaliser par eux-mêmes. Le problème n’est pas d’aujourd’hui…
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Voici quatre siècles que cette situation perdure… les générations se succèdent dans que le moindre espoir de renversement des circonstances apparaisse à l’horizon. Jusqu’au jour où Dieu s’adresse à Moïse dans le désert.
Celui-ci s’enfuyait d’Égypte au pays de Midyam, car il avait tué un Égyptien qui opprimait ses frères de race ( cf. Exode 2, 12), fait qui était connu de beaucoup (cf. Exode 2, 14). Or, ayant épousé Sippora, la fille de Rouel, il « faisait paître le troupeau de son beau-père, prêtre de Midyam. Il mena le troupeau au-delà du désert, et il arriva à la montagne de Dieu, à Horeb. L’ange du Seigneur lui apparut dans une flamme de feu, du milieu du buisson » (Exode 3, 1-2).
Moïse s’approcha du buisson ardent qui ne se consumait pas. Alors Dieu lui parla en ces termes : « Je suis le Dieu de ton père, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob » (Exode 3, 6). Puis il ajouta : « J’ai bien vu la détresse de mon peuple qui est en Égypte, et j’ai entendu le cri que lui arrachent ses chefs de corvée, car je connais ses peines » (Exode 3, 7). Nous serions tentés de dire ; « Il était temps ! Près de quatre siècles d’asservissement, ce n’est pas rien ! » Mais Dieu a une notion plus exacte du temps que nous. s’il est a-temporel, c’est qui dirige l’histoire et le cours des événements de telle sorte qu’en dépit de la méchanceté des hommes ses plans éternels de salut finissent par s’accomplir tels qu’il les a dessinés. Mais ses voies ne sont pas les nôtres (cf. Isaïe 55, 8).
(à suivre…)
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