Nos Béthanies (5)
Car, si elle ne permet pas de prier à tout moment, si elle n’unit pas directement à Dieu, elle perd sa fonctionnalité première, qui est d’être « le Temple du Saint-Esprit » (1 Corinthiens 6, 19), de sorte que nous ne nous appartenions plus (), mais que, « en esprit et en vérité » (Jean 4, 23), ce ne soit plus moi qui vive, mais le Christ qui vive en moi (cf. Galates 2, 20). C’est pour cela que Jésus-Christ descend chez moi. C’est pour cela que mon âme est son Béthanie, le lieu de son repos, la maison de l’Amitié. Il est assez extraordinaire de penser que je puisse contribuer au délassement du Seigneur… mais n’a-t-il pas affirmé qu’il trouve « ses délices parmi les enfants des hommes » (Proverbes 8, 31) ?
Mon âme aussi est devenue un autre Béthanie à partir du moment où notre Dieu – la Trinité tout entière cette fois – non seulement y est descendue, mais s’y est établie à demeure. Plût au ciel qu’elle y trouve le repos et non l’agitation de Marthe. Plût au ciel qu’elle trouve des sentiments de paix et non les calculs retors d’un Judas. Plût au ciel qu’elle puisse nous reconnaître pour siens et dire en toute vérité, meus es tu (Psaume 2, 7), tu es vraiment mon enfant, et mes délices, mon bonheur, sont assurément d’être avec toi, chez toi (cf. Proverbes 8, 31).
(fin)
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