Le figuier desséché (2)
Jésus a faim. « Apercevant de loin un figuier qui avait des feuilles, il alla voir s’il y trouverait quelque chose ; mais étant allé auprès, il ne trouva que des feuilles, car ce n’était pas la saison des figues » (Marc 11, 13). Nous pourrions nous demander pourquoi le Seigneur prétend trouver des figues alors que ce n’est pas l’époque où l’arbre ploie sous ses fruits : nous ne sommes qu’en mars ou avril. C’est quand même singulier. En l’accompagnant, les apôtres ont dû être perplexes. Ils s’attendaient peut-être à un miracle, et à voir le figuier se couvrir tout à coup de quantité de figues, qui eussent fait leur délice… Il est vrai qu’il moissonne là où il n’a pas semé et recueille là où il n’a pas répandu (cf. Matthieu 25, 24). Et qu’en ordonnant de jeter le filet « à droite de la barque » (Jean 21, 6), il fait réaliser une pêche abondantissime au moment le plus inapproprié…
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Ce n’est pas l’époque des fruits, et cependant Jésus voudrait en trouver, car il a faim ! Et c’est la déception. Qui pousse Jésus à une geste inattendu, presque disproportionné. « Alors il lui dit : Que jamais plus personne ne mange de tes fruits » (Marc 11,14). Et l’évangéliste de noter que « ses disciples entendaient » (Ibid.) cette malédiction qu’il avait portée.
Comment se fait-il que le figuier ne porte que des feuilles ? Pensons à notre propre vie, aux fruits qu’elle est censée produire et qu’elle ne fournit peut-être pas. Pourquoi ? si nous accomplissons nos tâches quotidiennes par orgueil, pour plaire aux autres, pour être complimenté et loué (cf. Matthieu 6, 2), pour briller aux yeux des hommes, pour nous affirmer face aux autres, pour les écraser éventuellement, pour être considéré…, alors nous ne pouvons porter que des feuilles. Notre vie donne une apparence de vertu, mais cela ne peut pas aller plus loin. « Gardez-vous de faire vos œuvres de justice devant les gens, pour vous donner en spectacle ; autrement, vous n’aurez pas de récompense auprès de votre Père qui est dans les cieux » (Matthieu 6, 1).
Pour porter du fruit, et un fruit qui demeure (cf. Jean 15, 16), il nous faut œuvrer pour Dieu, lui offrir notre travail et chacune de nos journées. Car, « comme le sarment ne peut donner du fruit par lui-même, s’il ne demeure pas sur la vigne, ainsi, vous non plus si vous ne demeurez pas en moi. C’est moi qui suis la vigne, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là donne beaucoup de fruit. […] Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il sera jeté dehors avec les sarments, et il deviendra sec : les sarments secs sont ramassés et jetés au feu, où ils brûlent » (Jean 15, 4-6).
(à suivre…)
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