Nos Béthanies (4)
Béthanie, c’est donc l’oratoire, c’est la chapelle du Saint-Sacrement, où je peux venir m’agenouiller ou m’asseoir, voire me prosterner sans ostentation, en présence de mon Dieu. Et comme l’on comprend l’annotation autobiographique de la sainte d’Avila : « Notre Seigneur lui avait donné une foi si vive [à une âme], que lorsqu’elle entendait dire à quelqu’un qu’il aurait souhaité d’être venu au monde dans le temps que Jésus-Christ, notre Sauveur et tout notre bien, conversait avec les hommes, elle en riait en elle-même, parce que, croyant jouir aussi véritablement de sa présence dans la très sainte Eucharistie qu’elle aurait pu faire alors, elle ne comprenait pas qu’on put désirer davantage » (sainte Thérèse d’Avila,
Le Chemin de la perfection, chap. 34). Elle n’a plus rien à espérer,
(lire la suite) car il n’y a pas plus sublime ni plus réel en même temps que cette présence sacramentelle de notre Seigneur Jésus-Christ.
En effet, que pouvons-nous désirer d’autre, de plus grand, si ce n’est le prolongement éternel de cette contemplation, de cette conversation dans la Jérusalem céleste, où il n’y aura plus de larmes (cf. Isaïe 26, 8) ? C’est pourquoi assurément Marie a choisi la meilleure part (cf. Luc 10, 42). Les pendules devraient s’arrêter, disait saint Josémaria, quand nous sommes face au mystère du Christ qui descend réellement sur nos autels, qui s’y rend aussi présent qu’il l’était il y a deux mille ans quand il instruisait ses disciples en particulier, qu’il enseignait la Bonne Nouvelle aux foules assoiffées de vérité et qu’il honorait de son amitié la maison de Béthanie.
Cet autre tabernacle qu’est mon âme devrait être aussi un Béthanie pour le Seigneur. Correspond-elle à ce que Jésus en attend ? Est-elle aérée ou émet-elle les miasmes du péché ? Est-elle ordonnée ou est-ce un fouillis innommable où nul ne se retrouve ? Brille-t-elle de mille feux ou est-elle plongée dans une obscurité où l’on s’esquinte les yeux ? Est-elle calme et paisible ou agitée sous le poids des préoccupations mondaines ? Est-ce la quiétude ou la trépidation qui ne laisse pas de place à l’intériorisation et à la contemplation. Bref, répond-elle à la description faite par notre Seigneur : « Ma maison est une maison de prière » (Luc 45, 19) ? La réponse est facile à apporter.
(à suivre…)
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