Nos Béthanies (3)
« Je ne comprends pas comment l’on peut vivre chrétiennement sans ressentir le besoin d’une amitié constante avec Jésus dans la Parole et dans le Pain, dans la prière et dans l’Eucharistie » (saint Josémaria,
Quand le Christ passe, n° 154). Nous avons effectivement bien des choses à voir avec notre Seigneur, bien des sujets de conversation à aborder avec lui. Nous nous sentons souvent désemparés face aux événements, déroutés par le tour même que prend la vie, en expérimentant dans notre corps la loi du péché, selon laquelle, comme l’écrit saint Paul fort de sa propre expérience : « Je ne fais pas le bien que je veux, et je fais le mal que je ne veux pas » (Romains 7, 19). Quelle attitude raisonnable adopter alors, sinon de venir voir Jésus dans le tabernacle et de lui ouvrir notre âme en grand, de dresser le constat de notre faiblesse, pour nous entendre répondre : « Ma grâce te suffit, car c’est dans la faiblesse que ma puissance se montre tout entière » (2 Corinthiens 12, 9). Autrement dit, si tu le veux vraiment, tu peux sortir vainqueur de tous tes combats, car je ne permettrai jamais que tu sois tenté au-dessus de tes forces (cf. 1 Corinthiens 10, 13).
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Notre âme ne peut vivre en paix que lorsqu’elle repose dans le Christ, comme le constatait saint Augustin : « Seigneur, tu nous as créés pour toi, et comme notre cœur est inquiet tant qu'il ne repose pas en toi » (Confessions 1, 1, 1). Venons au tabernacle, pour poser notre tête contre le Cœur très Doux de notre Seigneur, comme Jean avait coutume de le faire (cf. Jean 13, 25). Nous entendons alors battre ce Cœur d’amour pour nous et pour toute l’humanité. Et nous cherchons à vivre alors à l’unisson de cet Amour. Nous nous sentons poussés à aimer tous les hommes à notre tour, à vouloir « que tous soient sauvés et qu’ils parviennent à la connaissance de la vérité » (1 Timothée 2, 4).
En tant qu’homme, Jésus avait besoin de ces haltes à Béthanie, de l’affection de ses semblables. Et nous, en tant qu’hommes aussi, mais également du fait de notre condition de baptisés, nous avons besoin de revenir à cet autre Béthanie qu’est le tabernacle, où le Seigneur nous attend depuis deux mille ans : « Quand tu t’approches du tabernacle, songe que lui… il t’attend depuis vingt siècles » (saint Josémaria, Chemin, n° 537). « Je vous dirai que le tabernacle a toujours été pour moi comme Béthanie, cet endroit tranquille et paisible ou se trouve le Christ, où nous pouvons lui raconter nos préoccupations, nos souffrances, nos espérances et nos joies, avec la simplicité et le naturel avec lesquels lui parlaient ses amis, Marthe, Marie et Lazare. « C’est pourquoi, quand je parcours les rues d’une ville ou d’un village, je me réjouis de découvrir, même de loin, la silhouette d’une église ; c’est un nouveau tabernacle, une occasion de plus de laisser l’âme s’échapper, pour être, par le désir, aux côtés du Seigneur dans le Saint-Sacrement » (saint Josémaria, Quand le Christ passe, n° 154).
(à suivre…)
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